Le 10ᵉ Forum régional de régulation de l’électricité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est ouvert le jeudi 23 octobre 2025 à Cotonou, sous le thème « Coopération énergétique en Afrique de l’Ouest : dynamiques actuelles et perspectives de renforcement de l’intégration ». Pendant deux jours, décideurs, régulateurs et partenaires techniques vont réfléchir aux moyens d’approfondir l’intégration énergétique régionale.

Réunis à l’hôtel Golden Tulip Le Diplomate de Cotonou depuis ce jeudi 23 octobre 2025, autour du thème « Coopération énergétique en Afrique de l’Ouest : dynamiques actuelles et perspectives de renforcement de l’intégration », les participants venus des quinze pays de la Cedeao, ainsi que des organisations régionales et des institutions partenaires, échangent sur les défis et opportunités d’une coopération énergétique durable et équitable en Afrique de l’Ouest. Ce 10ᵉ Forum, organisé par l’Autorité de Régulation Régionale du secteur de l’Électricité (Arrec), intervient dans un contexte marqué par des enjeux croissants d’accès à l’énergie, de sécurité énergétique, de cybersécurité et de transition vers les énergies propres.
Dans son allocution d’ouverture, le président de l’Arrec, Laurent Kocou Tossou, a rappelé que ce rendez-vous régional « marque plus d’une décennie d’efforts constants pour bâtir un marché régional de l’électricité intégré, transparent et prospère, conformément à la vision 2050 de la Cedeao ». Selon lui, la consolidation de la phase 1 du Marché Régional de l’Électricité et la préparation de la phase 2 témoignent de la volonté collective des États à bâtir « un marché robuste et crédible ».
Laurent Tossou a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération face aux défis géopolitiques récents et de diversifier les sources d’énergie. « Nous devons accélérer l’accès universel à l’électricité, approfondir l’intégration énergétique à travers des interconnexions fiables et promouvoir un marché compétitif attirant des investissements massifs », a-t-il souligné.
La Cedeao réaffirme son engagement
Au nom du président de la Commission de la Cedeao, le représentant résident au Bénin, Amadou Diongue, a salué l’organisation de ce 10ème forum et la contribution du Bénin à l’approfondissement de l’intégration régionale. « L’intégration ne se décrète pas, elle se construit dans l’engagement, la méthode et la solidarité », a-t-il déclaré, appelant à un dialogue constant entre régulateurs, États et opérateurs. Il a également réaffirmé le soutien indéfectible de la Cedeao à l’Arrec et aux régulateurs nationaux pour renforcer la souveraineté énergétique régionale.
Représentant le ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines du Bénin, le président de l’Autorité de Régulation de l’Électricité du Bénin, Édouard D. Dahomé, a exprimé la fierté du Bénin d’accueillir ce 10ᵉ Forum. Pour lui, la coopération énergétique régionale n’est pas une option, mais « une nécessité stratégique et un instrument de souveraineté et de développement partagé ». Le président de l’ARE Bénin, Édouard Dahomè a salué les réformes engagées par le Bénin sous le leadership du président Patrice Talon, qui ont permis d’accroître la production nationale et de renforcer les interconnexions régionales. « Le Bénin devient un acteur proactif de la coopération régionale, prêt à contribuer à l’équilibre énergétique de l’espace Cedeao », a-t-il affirmé.
Une feuille de route commune
Durant les deux jours de travaux, les participants examineront plusieurs thématiques majeures, notamment l’état de la coopération énergétique régionale, les défis géopolitiques et institutionnels, le rôle des régulateurs dans la gestion des risques, le financement des interconnexions, la digitalisation, la cybersécurité ainsi que l’harmonisation des cadres juridiques et réglementaires. Les réflexions devraient déboucher sur des recommandations concrètes et une feuille de route partagée pour accélérer l’harmonisation des politiques nationales et renforcer la gouvernance du marché régional de l’électricité.
Au-delà des aspects techniques, les discussions visent à raviver la solidarité entre États face aux défis communs. « L’énergie est plus que jamais un bien commun au service de la paix, de la prospérité et de l’intégration des peuples », a conclu Laurent Tossou. Les participants espèrent qu’au terme des échanges, Cotonou enverra un signal fort ; celui d’une Afrique de l’Ouest résolument engagée sur la voie d’une intégration énergétique durable, inclusive et sécurisée.
Romain HESSOU
