Dans la capitale nigériane à Abuja depuis le lundi 8 septembre 2025, une cinquantaine de parlementaires venus de huit pays d’Afrique de l’Ouest se penchent sur la gestion soutenable des dettes publiques. La onzième édition de la conférence annuelle de l’Association des Commissions des finances de l’Afrique de l’Ouest (WAAPAC) réunit jusqu’au 12 septembre des élus déterminés à renforcer leur rôle de contrôle budgétaire.

La représentation béninoise, conduite par Gérard Gbénonchi, président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, illustre parfaitement cette mobilisation régionale. Accompagné des députés Nourénou Atchadé, Mounifa Karim épouse Kpétoni, Nicaise Fagnon et Réginal Koumagbèafidé, ainsi que du technicien Pierre Salako, le parlementaire béninois porte l’ambition de son pays de voir émerger des mécanismes de contrôle plus efficaces.
« Au terme de ces cinq journées d’échanges, nous devons aboutir à des recommandations concrètes », souligne Gbénonchi. « Notre mission est de transformer la dette en véritable levier de développement, et non en fardeau pour les générations futures. »
Un enjeu continental aux ramifications locales
L’urgence du sujet ne fait pas débat. Selon Bamidélé Salam, président de la Commission des comptes publics de la Chambre des représentants nigériane, la problématique dépasse les frontières nationales. « Si la dette publique demeure indispensable au financement du développement, particulièrement pour nos économies émergentes, elle doit impérativement rester maîtrisable et transparente », martèle-t-il.
Le Nigeria, pays hôte, témoigne d’ailleurs de résultats encourageants : sa Commission des comptes publics est parvenue à récupérer 200 milliards de nairas de recettes perdues au cours des douze derniers mois, démontrant l’efficacité d’un contrôle parlementaire renforcé.
Vers une solidarité régionale renforcée
Pour Issouf Traoré, président du WAAPAC, le choix thématique de cette édition à savoir : « Renforcer le contrôle parlementaire de la dette publique », reflète les préoccupations communes des États membres face à la raréfaction des ressources sur les marchés financiers internationaux. « Une dette mal administrée peut fragiliser nos institutions, alors qu’elle devrait constituer un instrument de création de richesses », observe-t-il.
Les autorités nigérianes misent sur cette rencontre pour faire du WAAPAC « une plateforme de solidarité et d’apprentissage mutuel ». Leur représentant ministériel insiste : « Le contrôle de la dette publique, ancré dans une vision de développement durable, constitue désormais une obligation pour nos parlementaires. »
Des interventions béninoises remarquées
Dès la première journée, les contributions de Nourénou Atchadé et Nicaise Fagnon ont retenu l’attention des organisateurs. L’un d’eux a notamment rappelé la nécessité de considérer l’héritage colonial dans l’analyse du fardeau de la dette de certains États africains une perspective qui enrichit les débats sur les responsabilités historiques et contemporaines.
Ces échanges, qui se poursuivront jusqu’au 12 septembre, visent à outiller les commissions nationales des finances pour un contrôle parlementaire plus stratégique et plus efficace. Un défi de taille pour des économies en quête d’équilibre entre impératifs de développement et soutenabilité financière.
Fidèle KENOU