La première édition du Salon Africain du Mobilier et du Design (SMOB 2025) a été officiellement lancée le jeudi 16 octobre 2025 au Novotel de Cotonou. Pendant trois jours, designers, artisans, architectes et entrepreneurs venus de tout le continent exposeront leur savoir-faire et leur créativité au service du design africain.

Le Salon Africain du Mobilier et du Design (SMOB 2025) a ouvert ses portes dans la matinée du jeudi 16 octobre 2025 au Novotel de Cotonou. Cet événement, qui s’étendra jusqu’au 18 octobre prochain, ambitionne de faire du Bénin le cœur battant du design africain, à travers des expositions, rencontres et échanges autour de la créativité et de l’innovation.
Le choix du Bénin pour accueillir cette première édition s’explique par plusieurs atouts stratégiques et culturels. Avec une croissance annuelle de 12 % dans la filière artisanale, un marché jeune et dynamique où 70 % de la population a moins de 30 ans, et une urbanisation rapide stimulant la demande en mobilier, le pays s’impose comme un terreau fertile pour l’émergence d’une industrie du design durable et compétitive. À cela s’ajoutent la vitalité culturelle de Cotonou, sa position de hub logistique régional et une politique publique tournée vers la valorisation de la créativité locale.
Le commissaire général du SMOB, Noël Wallabregue, a fait savoir que le SMOB est un projet d’une équipe. Il a rappelé que ce rêve s’est construit « depuis maintenant plus d’une année » autour d’un travail collectif. Pour lui, trois piliers guident l’initiative. Il s’agit de l’identité, de la créativité, de l’innovation et de la communauté ». Développant cette vision, il a souligné qu’« on a besoin aujourd’hui de montrer au monde entier c’est quoi l’identité africaine. Ce n’est pas de faire du panafricanisme (…) C’est simplement aujourd’hui de montrer dans la filière du mobilier le talent de nos exposants, le savoir-faire de nos acteurs. » À l’en croire, l’enjeu est de faire reconnaître le design africain à l’international : « J’ai retrouvé des produits africains en Europe, en Asie, au Brésil (…) Mais on ne dit jamais que c’est du design africain. » Il a également plaidé pour l’ouverture et la collaboration. « Il faut qu’on fasse et qu’on crée des collaborations, pas uniquement en Afrique, il faut qu’on le crée partout dans le monde », a-t-il laissé entendre. S’adressant au public, il a lancé un appel à l’engagement collectif. « Tout seul, on n’y arrivera pas. Donc je peux avoir un rêve, je peux le mener, mais tout seul, je n’aurais jamais pu aujourd’hui le faire », a-t-il exhorté. Le commissaire général du SMOB a, pour finir, dédié cette édition du SMOB à feu José Pliya. « C’est un des messieurs que j’ai rencontrés la première fois quand j’ai posé mon pied au Bénin et qui a été vraiment de très bons conseils », a-t-il rappelé.

« Le SMOB fait dialoguer la main et la machine, la tradition et la technologie… »
C’est le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, représenté par sa directrice adjointe de cabinet, Vidékon Dudédji Gwladys Gandaho, qui a donné le top de cette première édition du SMOB. Elle a rappelé la place croissante du Bénin sur la scène artistique et culturelle africaine. « Depuis quelques années, le Bénin s’impose comme le carrefour de l’excellence africaine, un territoire où les arts, la culture et les technologies deviennent des espaces d’innovation, de rencontres et de rayonnement », a-t-elle indiqué. Gwladys Gandaho a décrit le SMOB comme « une scène d’inspiration et d’affirmation, un espace où se célèbrent la beauté du geste, la noblesse de la matière et l’ingéniosité du regard africain ». Ce rendez-vous, a-t-elle ajouté, s’inscrit dans « la vision ambitieuse du Programme d’Actions du Gouvernement qui fait de la culture, du tourisme et des industries créatives des leviers puissants de développement durable et d’attractivité ». La représentante du ministre a rappelé les efforts du gouvernement depuis 2016 pour moderniser les infrastructures touristiques, valoriser les patrimoines, professionnaliser les acteurs culturels et stimuler la création. Elle a souligné que cette ambition trouve son expression à travers la Marque-Pays « Bénin, un Monde de Splendeurs », qui célèbre « un territoire d’émotions et d’expériences ». « Le SMOB 2025 illustre parfaitement cette ambition. En rassemblant des designers, architectes, artisans, entrepreneurs et institutions venus de tout le continent, il fait dialoguer la main et la machine, la tradition et la technologie, la mémoire et la modernité », a-t-elle affirmé. La directrice adjointe a invité à faire de Cotonou « la capitale africaine du design et de l’innovation, le lieu où s’écrit le futur du mobilier africain ». « Je souhaite que le SMOB 2025 soit non seulement un espace d’exposition, mais un lieu de transmission, de rencontres et de fierté partagée », a-t-elle exhorté avant de déclarer ouverte la première édition du Salon du Mobilier et du Design édition 2025.
Placée sous le signe de la créativité et de l’identité africaine, cette première édition du SMOB s’annonce comme un tournant pour la reconnaissance du design africain à l’échelle mondiale.
Augustin HESSOU