L’ex-préfet du Littoral Modeste Toboula revient au-devant de la scène, 06 ans après son passage remarqué à la tête de la préfecture de Cotonou. Dans un entretien accordé à LEB-TV, une chaîne de télévision en ligne, il réagit sans filtre sur des sujets brûlants d’actualité nationale, entre autres, le processus électoral en cours en prélude aux élections générales de 2026, la crise de parrainage au sein du parti LD…

L’ex-préfet du Littoral, Modeste Toboula se dit convaincu que la tempête actuelle n’inversera point le nouveau cap amorcé par le Bénin. « Le Bénin a déjà pris son envol, et rien ne peut l’arrêter. Et en cela, j’ai une conviction forte, quel que soit le président qui va arriver.» affirme-t-il. « Je suppose même que demain, Mr Renaud Agbodjo devient président de la République du Bénin, il y a des réformes qu’il ne peut plus changer. Il ne peut plus revenir en arrière. Les questions de numérisation, de digitalisation de l’économie etc. Ce sont des acquis » se rassure-t-il. « Je pense que beaucoup de réformes ont été réalisées et qui aujourd’hui sont sur une pente et nous pensons qu’il faut travailler à les faire grandir.. » soutient-il.
Tout porte-t-il à croire qu’à partir de 2026, la jeunesse aura de grandes responsabilités dans le pays ? L’invité de LEB-TV en a une grande certitude. « Après 2026, ce sera la jeunesse au pouvoir, ce qui est même déjà un fait, ce n’est pas nouveau. Nous avons eu la chance d’occuper des responsabilités à cet âge-là. Il faut dire qu’avec le président Patrice Talon, on a eu de hauts responsables de la quarantaine, des directeurs départementaux, des directeurs de société, etc. » Modeste Toboula n’a pas manqué de prodiguer des conseils aux jeunes au cours de cet entretien télévisé. Il les invite surtout à « être authentiques, à s’engager totalement, parce que l’engagement est le premier élément de réussite. Lorsque vous arrivez à un poste et que vous ne pensez qu’à votre fauteuil, vous le perdrez très rapidement. Et il faut faire les choses en respectant les normes. Vous pouvez avoir beaucoup de coups, mais l’essentiel, vous aurez la satisfaction morale d’avoir servi votre pays, en toute honnêteté et avec tout votre être possible. Ce que je conseille aussi est qu’il faut préparer d’autres, il faut être solidaire, il ne faut pas faire ombrage aux autres ».
Ambition politique ?
Nourrit-il à nouveau des ambitions politiques ? A cette question, voici ce que répond l’ex-préfet du Littoral et ancien syndicaliste : « J’ai pris du temps pour faire une auto évaluation, suite à mon passage à la tête de la préfecture. Quand on a subi ce que j’ai subi, il faut forcement une période de recul et de retraite. Et c’est ce que j’ai observé. » Et de poursuivre : « actuellement, je n’ai aucune ambition politique, ceux qui me connaissent d’habitude savent que je ne suis pas du genre à courir derrière les choses. J’ai une vie de militant depuis le collège à ce jour. Je veux reprendre ma vie de militant, et je vais mouiller le maillot. J’ai intérêt à travailler pour que le capital que nous avons laissé soit pérennisé pour les générations futures.. »
Sur la crise au sein du parti Les Démocrates autour du parrainage du député Sodjinou, Modeste Toboula exprime des regrets et note que « ce qui se passe est interne au parti ». Il ne croit pas à des mains extérieures. « Est-ce que jusqu’ici, il y a des faits qui montrent de façon extensible qu’il y a une intervention de la part du gouvernement ou des membres des partis de la mouvance ? » s’interroge – t-il ? Il n’écarte pas dans cette crise, la responsabilité du président du parti Les Démocrates, Boni Yayi qu’il accuse d’ « avoir cette facilité de mal gérer les ressources humaines ». « Le leadership qu’il devrait imprimer au niveau du parti Les Démocrates de sorte qu’il ne maitrise pas ses éléments » fait-il remarquer. Modeste Toboula dit en savoir quelque chose, rappelant son ancien titre de syndicaliste, entre autres, sous le mandat de Yayi. « Il y a une forte régionalisation dans l’administration sous Boni Yayi et c’est la même chose qu’il transpose au niveau du parti Les Démocrates » constate Modeste Toboula. Il dit nourrir tout de même l’espoir de voir le duo candidat du parti Les Démocrates prendre réellement part à la prochaine présidentielle, car, « ce n’est qu’à ce niveau que les populations pourraient apprécier le capital acquis par le Bénin sous Patrice Talon, par rapport au régime précédent. »
Christian TCHANOU