
Une infiltration de longue haleine, des drones cachés, et une frappe qui a bouleversé Téhéran
L’opération militaire israélienne menée dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 mai contre plusieurs cibles en Iran ne se résume pas à une démonstration de puissance aérienne. Derrière cette offensive d’envergure, se cache des années de préparation secrète, d’espionnage intensif et d’infiltration stratégique menée par le Mossad, les services de renseignement israéliens.
Baptisée « Am Kelavi » (le Lion qui se lève), cette opération sans précédent symbolise la synergie parfaite entre le Mossad, l’armée de l’air israélienne, la Direction du renseignement militaire et les industries de défense du pays. L’objectif : frapper au cœur des infrastructures nucléaires et militaires iraniennes les plus sensibles.
Des agents du Mossad infiltrés au plus haut niveau en Iran
Selon un haut responsable de la sécurité israélienne cité par Fox News Digital, « le Mossad a mobilisé une multitude d’agents en Iran, à un niveau de pénétration sans précédent ». Certains de ces agents, formés spécialement comme commandos, ont exécuté des missions cruciales sur le terrain.
Ces opérations ont permis de collecter les informations nécessaires pour neutraliser les principales capacités de défense de l’Iran. Parmi les cibles : des scientifiques de haut rang, des infrastructures de missiles sol-sol et sol-air, et des systèmes de défense aérienne stratégiques.
Une frappe en trois volets coordonnée depuis l’intérieur du territoire iranien
Le point culminant de cette opération a été une attaque en trois couches, minutieusement orchestrée. Israël affirme avoir créé une base de drones à l’intérieur même de l’Iran, avec des appareils dissimulés dans des cachettes à travers le pays. Le moment venu, ces drones ont été activés en coordination parfaite avec les frappes aériennes.
En parallèle, des missiles de précision ont été dissimulés dans des véhicules civils et même à l’intérieur de rochers. Au signal, ces armes ont été lancées simultanément avec l’assaut aérien pour saturer les défenses iraniennes.
Natanz, symbole du programme nucléaire iranien, visé
Parmi les cibles prioritaires, figure le complexe nucléaire de Natanz, situé à plus de 1 500 kilomètres du territoire israélien. Ce site souterrain est l’un des principaux centres d’enrichissement d’uranium de la République islamique. Le porte-parole de l’armée israélienne, le général Effie Defrin, a confirmé que l’objectif était de freiner le projet nucléaire iranien piloté par les Gardiens de la révolution (IRGC).
Selon Avner Golov, vice-président du think tank Mind Israel, « la réussite la plus stratégique a été de neutraliser la première riposte automatique de l’Iran ». Cela inclut les missiles balistiques prêts à être lancés, ainsi que les drones en vol.
Sabotage ciblé et élimination de hauts commandants
Mais au-delà des frappes visibles, l’opération comportait une composante d’intelligence et de sabotage intérieur d’une ampleur exceptionnelle. Un ancien responsable israélien révèle que le commandement central de l’armée de l’air iranienne a été localisé en temps réel, alors que les hauts officiers étaient réunis pour une démonstration de force. Ils ont été ciblés et éliminés lors de la frappe.
« Ce fut en partie de la chance, mais surtout le fruit d’un travail de renseignement chirurgical », souligne-t-il, comparant cette attaque à l’opération des « pagers » au Liban, lorsque le Mossad avait saboté le réseau de communication du Hezbollah à l’aide de radios piégées.
Une guerre de l’ombre bien plus vaste
Pour Nadav Eyal, analyste israélien au journal Yediot Aharonot, l’opération va bien au-delà du spectaculaire. « Ce n’est plus du James Bond. C’est une guerre de haute technologie, avec des capacités de surveillance électronique développées sur plusieurs années, un travail de sape minutieux, et une intégration totale entre renseignement et action militaire. »
Des armes de haute précision auraient été discrètement introduites en Iran, enfouies à proximité des batteries de missiles, puis déclenchées au moment de la frappe. Des véhicules camouflés auraient servi à anéantir des unités de défense aérienne, tandis que des drones explosifs ont détruit des lanceurs longue portée près de Téhéran, notamment sur la base stratégique d’Esfajabad. Tout cela, sans que les services de renseignement iraniens ne détectent l’opération à temps.
Une démonstration de force et un message clair
Du côté israélien, cette opération est déjà qualifiée comme l’une des plus grandes réussites en matière de coordination entre les services de renseignement et l’armée. Elle envoie un message clair : aucun lieu n’est hors d’atteinte, même dans un pays aussi surveillé que l’Iran.
Alors que Téhéran qualifie ces frappes de « déclaration de guerre » et annonce des représailles, les observateurs s’interrogent : jusqu’où cette escalade peut-elle aller ?