L’Association béninoise des acteurs de la formation agricole et rurale (ABeFAR) a été formalisée. C’est lors de l’atelier national de formalisation tenu à Abomey-Calavi, les jeudi 12 et vendredi 13 juin 2025.

De quoi s’agit-il : Avec près de 70 % de la population active engagée dans le secteur agricole et une contribution de plus de 30 % au PIB national, l’agriculture demeure un levier essentiel du développement économique du Bénin. Conscient de cet enjeu, le gouvernement a, depuis plusieurs années, inscrit la formation agricole au cœur de ses politiques publiques. La création de l’ABeFAR s’inscrit dans cette dynamique, en tant que plateforme nationale du Réseau International FAR (RIFAR), pour renforcer la coordination et la visibilité des initiatives en matière de formation agricole et rurale.
Ce que disent les acteurs : Dans sa présentation du réseau, Ismail Moumouni Moussa, professeur à la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou et représentant pays du RIFAR, a souligné que l’ABeFAR est une initiative structurante. « L’association béninoise pour la formation agricole et rurale est une association qui est créée pour promouvoir le partage de connaissances, le partage d’expériences entre les acteurs qui sont impliqués dans la formation agricole et rurale au Bénin », a-t-il déclaré soulignant que c’est un réseau qui se positionne pour organiser du plaidoyer pour que les décideurs politiques s’intéressent davantage à la question de la formation agricole et rurale. De son côté, Marcellin HYLE, secrétaire technique permanent du Cadre national de concertation pour la promotion, a expliqué les raisons de cette formalisation tardive. Il a fait savoir que le réseau existait mais qu’il faut une base solide avant sa formalisation. « Avant de se formaliser, il faut s’assurer qu’on a les bases solides, qu’on a un appui politique, institutionnel et qu’on a des acteurs clés sur lesquels on peut s’engager pour que l’aventure dans laquelle on va s’engager ne soit pas une aventure de courte durée », a-t-il indiqué. Mais aujourd’hui, poursuit-il, tout le monde est d’accord qu’avec, depuis une dizaine d’années, on a commencé par entendre dans tous les journaux qu’on veut créer 10 lycées agricoles. « Il y a 20 ans, on n’a pas entendu ça. Mais aujourd’hui, même s’ils ne sont pas encore créés, ça veut dire que l’autorité, (…) veux donner du sens à la formation agricole et rurale », a conclu Marcellin HYLE.
Une étape importante pour le RIFAR : Présent à l’atelier, Dr Jacques Ayité, vice-président du RIFAR, a rappelé l’importance de cette formalisation. « Le Bénin est l’un des pionniers, l’un des pays qui ont vu la création de cette plateforme internationale (…) Aujourd’hui, il revient au Bénin de formaliser sa plateforme au niveau national », a-t-il rappelé. Il a également souligné que cette formalisation est structurante pour l’avenir. « Cette formalisation ouvre la voie aujourd’hui pour que les différentes synergies se mettent ensemble pour travailler pour le secteur agricole, a indiqué Dr Ayité venu spécialement du Togo pour la circonstance.
Entre les lignes : Au terme des travaux, les participants ont procédé à l’élection des membres des organes de gouvernance de l’ABeFAR. Le Conseil d’Administration et le Conseil de Surveillance sont désormais en place pour porter la voix des acteurs de la formation agricole et rurale au Bénin. Le Conseil d’Administration est composé du Président Ismaïl MOUMOUNI de l’Université de Parakou, de Marietta GONROUDOBOU en tant que 1ère Vice-Présidente, et Bonaventure AYEDA, représentant l’Association des MAFAR, comme 2e Vice-Président. Augustin FATON, de l’ONG Bouge, occupera le poste de Secrétaire Général, assisté par Soulé MAMADOU en tant que Secrétaire Générale Adjointe. La trésorerie est confiée à Bassabi LÉA en tant que Trésorière Générale, avec Olivier SINANBARAGUI comme Trésorier Général Adjoint. Le Conseil de Surveillance est dirigé par Florent OKRY de l’Université Nationale d’Agriculture, accompagné par IDI ABDOULAYE en tant que Secrétaire Général et Augustin KOUEVI comme Rapporteur.
Une feuille de route pour guider l’action : L’atelier s’est déroulé dans une démarche participative, alternant communications, travaux de groupes et plénières. À son issue, les objectifs fixés ont été atteints. Il s’agit notamment de la création officielle de l’ABeFAR, de l’adoption des textes statutaires (statuts et règlement intérieur), de l’élection des membres du bureau exécutif et des organes de gouvernance et de la validation d’une feuille de route initiale pour orienter les premières actions de l’association. Soulignons que l’ABeFAR, entre ainsi dans sa phase opérationnelle avec pour ambition de devenir une force motrice dans la professionnalisation de la formation agricole et rurale au Bénin.
Augustin HESSOU