
Le ministre conseiller aux Infrastructures au Cadre de vie, Jacques Ayadji, a récemment réagi un sujet qui défraye la chronique depuis peu : la fusion du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) avec l’Union Progressiste (UP), ayant donné naissance à l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). Invité le lundi 16 juin 2025 dans l’émission ‘’Le Meilleur Réveil’’ de Guérite TV Monde, le président du parti Moele-Bénin a exprimé son opinion avec prudence, tout en soulevant des questions de fond sur le processus. Interrogé sur la disparition ou non du PRD et de l’UP dans cette fusion, Jacques Ayadji a, dès l’entame, insisté sur le respect dû à Maître Adrien Houngbédji, président du PRD, qu’il qualifie de « père ». « Le président Adrien Houngbédji a l’âge de mon père. Donc, je dois pouvoir tourner plusieurs fois ma langue avant de m’exprimer sur ce sujet, afin de ne pas donner l’impression d’être un enfant mal éduqué », a-t-il avoué dès le début. Mais, face à l’insistance de l’opinion publique, il a estimé nécessaire de s’exprimer, tout en invoquant une approche dépassionnée et éthique. « Ce dossier me rend triste. Il pose un problème moral et éthique. Parce que c’est comme si le PRD est en train de faire un aveu public d’avoir contourné la loi », a fait remarquer le ministre conseiller.
La légalité de la démarche
Jacques Ayadji questionne notamment la légalité de la démarche, dans un contexte où la Charte des partis politiques interdit les alliances électorales. « Lorsqu’on dit : “nous avons fusionné, mais nous n’avons pas disparu”, cela pose un problème. (…) Est-ce à dire que le PRD est en train de dire : “nous avons contourné la loi pour aller aux élections en alliance” ? », s’est-il interrogé. Le ministre-conseiller fait également valoir que la participation de l’UPR aux dernières législatives, validée par la CENA et la Cour constitutionnelle, rend l’existence juridique des anciens partis caduque. « Une fois que la CENA a accepté et validé leur dossier, une fois que la Cour constitutionnelle a validé les résultats des législatives et attribué des sièges à l’UPR, cela veut dire que l’UPR est un parti politique. Ce n’est pas une fusion de partis politiques », a souligné Jacques Ayadji. Il pointe un flou juridique autour de la tenue (ou non) de congrès de dissolution du PRD et de l’UP : « On ne peut fusionner que deux entités qui existent. (…) Si le PRD avait fait son congrès de dissolution, est-ce que le PRD existerait encore ? » Pour Jacques Ayadji, la démarche correcte aurait été la création d’un nouveau parti en bonne et due forme, selon la procédure définie par la loi. « La création d’un nouveau parti signifie qu’il faut mobiliser quinze personnes par commune et envoyer le dossier au ministère de l’Intérieur. Ce n’est pas ce qui s’est passé ici », a-t-il martelé.
Réaction d’Ayadji sur les propos de Jean-Marie Houessou
Sur la comparaison faite par Jean-Marie Houessou avec un transfert de joueur dans un Mercato footballistique, Ayadji réagit avec fermeté. « Dans le processus du Mercato, est-ce qu’un joueur peut commencer à jouer dans sa nouvelle équipe tant que le processus n’est pas allé à son terme ? (…) Il devait savoir qu’une fois que l’UPR est allée aux élections alors qu’il est interdit à une alliance d’y aller, l’UPR est devenue un parti politique. Et donc, en devenant un parti politique, les partis qui ont composé cette UPR sont réputés dissous », a-t-il clarifié.
Pour finir, Jacques Ayadji plaide pour un débat responsable, loin des passions et des calculs partisans. « Nous avons des enfants qui nous écoutent, que nous devons former, que nous devons éduquer. Il faut éviter de dire des choses comme ça. »
Augustin HESSOU