
Alors que l’Ukraine subit sa plus grande attaque aérienne depuis le début du conflit, le président américain Donald Trump fait face à de vives critiques en Europe pour son inaction face à la Russie. Selon plusieurs responsables européens, Vladimir Poutine se moquerait désormais ouvertement du président américain, profitant de la suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine pour renforcer ses positions sur le terrain.
Dans la nuit du 30 juin, plus de 500 drones et missiles russes ont été lancés sur des cibles ukrainiennes, dans une tentative claire d’épuiser les systèmes de défense aérienne déjà sous tension de Kyiv. Cette escalade s’inscrit dans une offensive d’été lancée par Moscou pour s’emparer définitivement des régions de l’est ukrainien.
L’Europe hausse le ton
Face à cette situation, les voix s’élèvent en Europe. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radek Sikorski, a directement interpellé Trump : « Monsieur Trump, Poutine se moque de vos efforts de paix », a-t-il lancé, appelant à la reprise immédiate de la livraison de missiles de défense aérienne, notamment les systèmes Patriot, actuellement bloqués en Pologne.
L’Allemagne et les Pays-Bas, de leur côté, affirment détenir des preuves d’usage répété de gaz lacrymogènes par l’armée russe pour déloger les soldats ukrainiens des tranchées, avant de les abattre à découvert. Le ministre néerlandais de la Défense, Ruben Brekelmans, s’inquiète d’une « normalisation inquiétante de l’usage des armes chimiques » dans ce conflit.
Une aide suspendue, une stratégie floue
La suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, annoncée officiellement comme une « pause » par le Pentagone, ne concerne pourtant aucun autre pays allié. En parallèle, Israël continue de recevoir massivement des armes américaines, malgré les accusations portées contre son gouvernement par la Cour pénale internationale.
Trump, qui cherche depuis des mois à arracher un cessez-le-feu à Poutine, s’est à nouveau heurté à un mur. Malgré une proposition ukrainienne de trêve de 30 jours, Moscou refuse tout arrêt des combats, exigeant comme préalable la reconnaissance de ses conquêtes territoriales.
Dans un échange téléphonique tendu avec Poutine la semaine dernière, Trump a reconnu son impuissance : « Je n’ai fait aucun progrès aujourd’hui… Je ne suis pas content, pas content du tout », a-t-il déclaré, sans pour autant annoncer de nouvelles sanctions ni de mesures concrètes.

L’Ukraine livrée à elle-même ?
Pendant ce temps, Kyiv reste sans soutien militaire accru et voit son accès aux renseignements américains réduit. Les forces ukrainiennes, qui ont jusqu’ici résisté grâce à leur supériorité dans l’utilisation des drones, font désormais face à des vagues d’assauts terrestres et à une nouvelle génération de drones russes pilotés à distance, voire équipés d’intelligence artificielle.
Un officier ukrainien a alerté : « Il ne faudra pas longtemps avant que des drones en essaim, pilotés par l’IA, ne pourchassent les civils dans les rues de Kyiv. Il faut vaincre la Russie avant que cela ne devienne une réalité. »
L’OTAN cherche des alternatives
Face au retrait progressif des États-Unis, les pays européens et le Canada intensifient leurs efforts pour combler le vide stratégique. Ils accélèrent la production d’armes et renforcent la formation de soldats ukrainiens, tout en insistant pour que Trump cesse de bloquer l’aide à un moment critique.
Alors que la Russie revendique désormais le contrôle total de la province de Luhansk, annexée illégalement, Trump semble accepter de facto les exigences de Moscou : abandon des aspirations ukrainiennes à l’OTAN, aucun engagement de défense future, et reconnaissance tacite des territoires occupés.
Dans cette situation explosive, l’inaction américaine risque d’avoir des conséquences irréversibles : une victoire militaire de Moscou, un affaiblissement de l’Alliance atlantique, et la possibilité, bientôt, que l’Europe se retrouve seule face à un Kremlin plus conquérant que jamais.
Olivier ALLOTCHEME