Les résultats du Bac 2025 ont été rendus publics ce mercredi 9 juillet. Avec un taux de réussite de 73,02 %, jamais le Bénin n’avait atteint un tel sommet depuis l’instauration de l’examen en 1960. Sur 78 537 candidats présents, 57 349 ont été déclarés admissibles. Un véritable bond qualitatif, salué avec émotion par le Directeur de l’Office du Baccalauréat, Alphonse da Silva, qui parle de résultats « exceptionnels ».
Un taux historique jamais enregistré depuis 60 ans
Pour mesurer la portée de cet exploit, il faut revenir sur les statistiques des dernières décennies. Le taux de réussite a longtemps stagné sous la barre des 50 %, avec des années particulièrement sombres comme 1982-1983 (8,13 %) ou 1983-1984 (8,93 %). Le rebond amorcé ces dernières années – 64,42 % en 2021, 63,08 % en 2023, puis 56,93 % en 2024 – a été largement dépassé cette année.
Les départements moteurs : Atlantique, Ouémé, Littoral
L’analyse par département permet de mieux comprendre la répartition géographique de cette réussite. Le département de l’Atlantique arrive en tête non seulement en taux (78,13 %) mais aussi en nombre absolu d’admis avec 15 066 admis sur 19 283 candidats, ce qui en fait le poumon du Bac 2025.
Il est suivi du Ouémé, avec 10 754 admis pour 15 198 présents (70,76 %), puis du Littoral, qui enregistre 7 585 admis sur 10 324 candidats (73,47 %). À eux trois, ces départements représentent plus de 58 % de l’ensemble des admis.
À l’autre bout du classement, l’Alibori (1 386 admis sur 2 289, soit 60,55 %) et la Donga (1 156 admis sur 1 763, soit 65,57 %) ferment la marche en effectif et en taux.
Séries scientifiques et techniques à l’honneur
Par série, c’est la série B (économie) qui rafle la palme avec un impressionnant 81,26 %, suivie par la série D (scientifique) avec 72,95 %, et la A1 (littéraire) avec 78,68 %. En revanche, les séries techniques comme F1 et F4 affichent de faibles taux de réussite, respectivement 27,51 % et 36,45 %, mettant en lumière la nécessité d’un accompagnement renforcé dans ces filières.
Les clés du succès : réforme, rigueur et engagement
Pour Alphonse da Sylva, ce succès n’est pas le fruit du hasard : « Le mérite revient à tous les acteurs et particulièrement au Chef de l’État. Le système éducatif a été métamorphosé par les réformes opérées dans le secteur. Tous les acteurs, enseignants, apprenants, parents, structures de contrôle, responsables à tous les niveaux, ont été mis au travail. »
Depuis quelques années, le gouvernement a lancé une série de réformes allant de la modernisation des infrastructures scolaires à la révision des curricula, en passant par le renforcement de la formation des enseignants. L’insistance sur la rigueur, la discipline et l’évaluation régulière semble aujourd’hui porter ses fruits.
Une fierté nationale partagée
« Je suis personnellement ému. Nous pouvons être fiers de notre pays. Le Chef de l’État nous montre que lorsqu’on est persévérant et rigoureux dans le travail, on peut réaliser de grandes choses », conclut Alphonse da Silva. Ce taux record vient toutefois interpeller les dirigeants sur les infrastructures d’accueil dans les universités publiques où les investissements et les recrutements d’enseignants qualifiés sont rares depuis une dizaine d’années.
Olivier ALLOCHEME
