
Moins d’un mois après le cessez-le-feu du 24 juin, la paix reste fragile entre l’Iran et Israël. Leur guerre éclair de douze jours, entamée le 13 juin, a été leur confrontation la plus directe et la plus destructrice à ce jour. Tout a commencé avec des frappes israéliennes ciblant des installations nucléaires et militaires iraniennes, déclenchant une riposte massive de Téhéran : des centaines de drones et de missiles balistiques ont visé Israël. Les États-Unis sont alors intervenus le 22 juin, bombardant des sites nucléaires iraniens, ce qui a entraîné une riposte iranienne contre une base américaine au Qatar.
Mais l’on peut voir que malgré l’accord de cessez-le-feu, les tensions nucléaires et stratégiques n’ont pas été résolues. Plusieurs signaux récents laissent penser qu’un retour à la guerre est possible, voire imminent.
1. Une course à l’armement accélérée
Téhéran et Tel-Aviv se réarment à grande vitesse. L’Iran, dont les défenses ont été sévèrement endommagées, a commencé à recevoir des batteries de missiles sol-air chinoises, et serait en pourparlers pour acquérir des chasseurs multirôles J-10, selon Middle East Eye. La Chine a d’ailleurs réaffirmé sa volonté de fournir ces avions à des pays « amis ».

Israël, de son côté, a renforcé ses patrouilles aériennes au-dessus du Liban, formé de nouvelles unités de sécurité intérieure et mobilisé ses réservistes. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a confirmé une accélération des livraisons d’armes américaines, incluant des munitions de précision et des systèmes de défense antimissile.
2. Le programme nucléaire iranien toujours actif
Malgré les dommages infligés à ses installations, l’Iran affirme continuer à enrichir de l’uranium et à développer des centrifugeuses avancées. Il a mis fin à sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ce qui rend difficile l’évaluation réelle de ses capacités.
Les perspectives de négociations avec l’administration Trump, quant à elles, restent floues et incertaines.
3. Une alliance Trump–Netanyahou resserrée

Autrefois en désaccord sur la stratégie à adopter face à l’Iran, Donald Trump et Benjamin Netanyahou affichent désormais une position commune. Le Premier ministre israélien a salué la fermeté de Trump et déclaré qu’Israël prendrait « toutes les mesures nécessaires pour se défendre ». En signe de soutien, il est même allé jusqu’à proposer Trump au prix Nobel de la paix, symbolisant leur front uni contre Téhéran.
4. L’activisme croissant des alliés de l’Iran
Les Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont intensifié leurs attaques contre Israël, notamment par des missiles et drones lancés vers Tel-Aviv. Ils ont également coulé deux navires en mer Rouge, accusés de liens avec Israël. Ces actions illustrent la stratégie iranienne d’utiliser des proxies pour affaiblir Israël tout en évitant l’affrontement direct.
Et après ?
La situation reste tendue. Si l’Iran laisse entendre une ouverture diplomatique, il poursuit néanmoins ses activités nucléaires et ses actions militaires par procuration. Israël, lui, reste déterminé à contenir la menace iranienne, à tout prix. Dans un contexte où les grandes puissances, dont les États-Unis et la Chine, pourraient être entraînées dans l’escalade, la paix au Moyen-Orient semble plus précaire que jamais.
Olivier ALLOCHEME