
Famille, amis, collègues et anciens camarades se sont réunis ce mercredi 23 juillet 2025 à la salle de conférence de l’Office national d’imprimerie et de presse (ONIP), siège du quotidien ‘’La Nation’’ à Cadjèhoun, pour rendre un vibrant hommage à Philippe Hado, figure éminente du journalisme béninois, décédé le 4 juillet dernier à l’âge de 68 ans. La cérémonie, organisée par un comité composé de Abiola Noël Allagbada, Léon Brathier, Brice Ogoubiyi, Philippe N’Seck et Jacob Sagbohan, a rassemblé une large délégation de professionnels des médias, de personnalités publiques, d’amis et de proches du disparu.
Ancien directeur de publication du journal « Nouvelle Expression » et ex-rédacteur en chef de « La Nation », Philippe Hado laisse derrière lui l’image d’un professionnel rigoureux et passionné, respecté pour son sens élevé de l’éthique et la finesse de son écriture. Formé au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) de Dakar, il a marqué de nombreuses générations de journalistes qu’il a contribué à former. C’est d’ailleurs au nom de ses camarades de la 7ᵉ promotion du CESTI (1976-1979) que Gérard Migan a livré un hommage. « Nous camarades de la 7ᵉ promotion 1976-1979 du CESTI, c’est avec consternation que nous avons appris son décès. Nous en sommes profondément affligés car nous perdons en Philippe un condisciple, mais aussi un ami, un camarade… », a-t-il déclaré.
Des hommages nourris d’admiration

Tour à tour, les intervenants ont brossé le portrait d’un homme profondément attaché aux valeurs du métier. Léon Brathier, compagnon de longue date, n’a pas a déclaré que « Philippe Hado est un modèle », évoquant les luttes professionnelles menées ensemble. Zakiath Latoundji, présidente de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB), a exprimé la douleur de toute une profession. « Je présente mes condoléances à toute la corporation. (…) Il était souvent considéré comme le maestros, un nom qui lui avait été donné par le promoteur du magazine dans lequel il a travaillé. C’était un homme passionné, un amoureux du travail bien fait. Celui que nous célébrons ce jour est un technicien de la plume, un correcteur magique », a indiqué Latoundji.
Pour sa part, Edgard Coua Zotti, au nom des anciens collègues de La Nation, a rappelé le militantisme professionnel du disparu. « Tu as milité dans beaucoup d’associations professionnelles, te voilà aujourd’hui parti. Red Chef, tu es parti pour toujours, que la terre te soit légère ».
Paul Amoussou, actuel directeur de publication de ‘’La Nation’’, n’a pas manqué de rendre hommage à l’illustre disparu. « C’est un honneur pour moi de rendre témoignage et de rendre hommage à Philippe HADO. (…) Je voudrais juste dire, doyen va en paix et laisse-nous de cette rigueur qui t’a toujours caractérisé ». Quant à l’ancien ministre Gaston Zossou, son hommage a pris une dimension plus personnelle. « C’est mon maître qui est mort. (…) Si j’avais quelques reliefs dans la société, je les dois à plus 80 % à la personne de Philippe Hado. Il a été pour moi une personne fondamentale. »

Il faut souligner qu’au-delà des mots, la cérémonie fut un moment de transmission, témoignant de l’impact durable de Philippe Hado sur la presse béninoise. Les témoignages de François Okioh, Aline Assankpon, Constant Agbidinoukou, Jean-Baptiste Hounyo, Jean-Benoît Alokpon et bien d’autres ont prolongé l’hommage, chacun évoquant à sa manière un homme de principes, discret mais exigeant, et un bâtisseur de plumes. Le Bénin perd l’un de ses journalistes les plus respectés. Son œuvre, elle, restera, à travers ceux qu’il a formés, inspirés, corrigés et guidés.
Augustin HESSOU