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Prévention de l’extrémisme violent dans le Borgou : Le PNUD et les Pays-Bas renforcent les capacités de 1.600 producteurs

Dans le département du Borgou, au nord du Bénin, 1.600 producteurs agropastoraux ont bénéficié en juillet 2025 d’un important renforcement de capacités. Cette initiative, portée conjointement par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Gouvernement du Bénin et l’Ambassade des Pays-Bas, s’inscrit dans une stratégie globale de consolidation de la paix et de prévention de l’extrémisme violent dans les zones à risques.

Des formations ciblées pour des communautés vulnérables

Les sessions de formation se sont déroulées du 10 au 19 juillet dans cinq communes du Borgou à savoir : Banikoara, Ségbana, Nikki, Kalalé et Parakou. Chacune a accueilli 100 bénéficiaires issus des rangs d’agriculteurs et d’éleveurs vulnérables, identifiés lors d’une phase d’enrôlement menée en avril.

Cette action s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance, qui cible au total 16 communes frontalières exposées à des risques sécuritaires.

Les formations ont porté sur trois axes majeurs : la production végétale (maïs, soja, riz, maraîchage), l’élevage (volailles, petits ruminants) et la transformation agroalimentaire. Elles ont été animées par des spécialistes de l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA), avec une approche concrète et adaptée aux réalités locales.

« Ces formations nous aident à mieux valoriser notre travail, même en période difficile », confie une participante du secteur agroalimentaire à Ségbana.

Une réponse face à une situation sécuritaire fragile

La démarche s’inscrit dans un contexte régional tendu : le Bénin partage plus de 1.400 kilomètres de frontières avec le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria, tous confrontés à des violences djihadistes. À cette proximité géographique s’ajoutent des défis internes : pauvreté rurale, tensions foncières, accès limité aux opportunités économiques, notamment pour les jeunes et les femmes.

Conscient de ces vulnérabilités, le Gouvernement béninois, appuyé par le PNUD et les Pays-Bas, place la prévention de l’extrémisme violent au cœur de ses priorités. L’objectif est de renforcer la résilience des communautés, promouvoir la cohésion sociale et prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs, souvent exacerbés par les effets du changement climatique et les déplacements de population.

« Mieux outiller les communautés rurales, c’est leur permettre de résister aux discours de haine et de construire un avenir stable », souligne un responsable du projet.

Vers une autonomisation durable

Cette phase de formation précède la distribution de kits agricoles et pastoraux, qui permettront aux bénéficiaires de mettre en œuvre les compétences acquises pour améliorer durablement leur production.

Par cette initiative, le PNUD et les Pays-Bas réaffirment leur engagement en faveur de la paix durable, de l’autonomisation des populations rurales et la consolidation du vivre-ensemble dans une région stratégique pour la stabilité du Bénin.

Romain HESSOU

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