
La cité de Nikki a vibré ce week-end au rythme de la Gaani, célébrée dans une ambiance de ferveur populaire et de communion culturelle. L’édition 2025 de cette fête séculaire des peuples Baatonu, Boo et Peulh a réuni des milliers de participants venus des différentes régions du Bénin et d’ailleurs.
La cérémonie s’est déroulée en présence d’une forte délégation gouvernementale composée de la Vice-présidente de la République, de plusieurs ministres, de députés, de chefs religieux et traditionnels, ainsi que de personnalités venues du Nord du Bénin et des pays voisins. Pendant trois jours, le nouveau complexe moderne (arène, villas et résidence royale) a servi de cadre aux manifestations.
Au rythme des tambours sacrés et des trompettes, les festivaliers ont assisté à diverses activités : foire de la Gaani, cérémonie Kayessi, prestations artistiques, culturelles et sportives, la sortie des tambours sacrés, le parcours rituel du roi et la course de chevaux, autour de Sa Majesté SERO TOROU TOUKO SARI.

Des hommages au patrimoine culturel
Dans son intervention, le maire de Nikki, Roland Gounou LAFIA, a exprimé sa gratitude au Chef de l’État pour « la construction du majestueux Palais royal de Nikki, symbole de grandeur et de patrimoine ». Le président de l’Union Progressiste le Renouveau, Joseph DJOGBENOU, a salué « la vitalité d’une tradition qui traverse les siècles et incarne les fondements vivants de notre identité », rendant hommage au roi et au peuple du Baru Tem pour leur attachement à la mémoire et aux valeurs nationales.
De son côté, le vice-président du parti Les Démocrates, Éric HOUNDETE, a vu dans cette fête « un peuple en liesse, uni par une culture commune, la convivialité et la fraternité ». Interrogé sur la nouvelle infrastructure, il a confié qu’il « n’a pas encore eu l’occasion de le visiter». « Mais bon, je vois quelque chose de bien, voilà c’est bien. Bravo à ceux qui ont fait le travail », a-t-il laissé entendre.
Vers une dimension internationale de la Gaani
Au nom du Gouvernement, le ministre de la Culture, Jean-Michel ABIMBOLA, a expliqué que cette édition avait été organisée dans le nouveau palais afin d’en tester les installations. « Cette édition devait nous servir de test pour évaluer et corriger, afin que dès l’année prochaine, nous puissions organiser une véritable édition zéro de la Gaani dans ce nouveau cadre », a-t-il précisé.
Le ministre a également annoncé l’élaboration d’un protocole visant à donner une dimension internationale aux grands événements culturels du pays. « Comme à Ouidah, à Porto-Novo et ailleurs, le Gouvernement s’investit de plus en plus dans ces événements, non pas pour retirer la main aux communautés, mais pour leur donner une meilleure visibilité et permettre aux Béninois comme aux étrangers d’en profiter pleinement. (…) Vous avez vu la beauté du palais, mais aussi certaines insuffisances. Le Gouvernement en tirera les leçons pour mettre en place un protocole définitif qui valorisera ce patrimoine unique, ici à Nikki et dans tout le Baru Tem », a-t-il martelé.
Une fête enracinée dans l’histoire
Considérée comme l’une des plus anciennes manifestations culturelles du Bénin, la Gaani retrace l’épopée des ancêtres et l’organisation monarchique traditionnelle. Avec le nouveau complexe royal de Nikki, ce rendez-vous dépasse désormais le cadre des retrouvailles communautaires pour s’imposer comme une vitrine nationale et internationale, où se rencontrent art, culture et spiritualité.
Augustin HESSOU