
A Paris, ce 10 septembre 2025 au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), la rencontre entre le Président du Conseil Économique et Social du Bénin et la diaspora béninoise de France a pris une dimension particulière lorsque Mme Imelda BADA, Vice-présidente et Coordonnatrice de la Diaspora du parti MOELE-BÉNIN, est montée à la tribune pour livrer un plaidoyer d’une rare intensité. Dans un élan fraternel, empreint d’émotion et de conviction politique, elle a porté avec force la voix de la diaspora, appelant à un Bénin véritablement inclusif, où chaque citoyen compte, qu’il vive à Cotonou ou à des milliers de kilomètres.
Dès ses premiers mots, elle a salué l’initiative du CES qui, en se déplaçant jusqu’à Paris, adresse un message clair. Celui d’un État qui cherche à renouer avec ses enfants de l’extérieur. Mais elle a immédiatement rappelé que ce rapprochement doit aller au-delà du symbole. La diaspora, selon ses mots, est le « deuxième poumon du Bénin », une richesse inestimable qui contribue déjà massivement à l’économie nationale, mais qui reste trop souvent à distance, sans véritable ancrage institutionnel ni reconnaissance politique suffisante.
Le plaidoyer d’Imelda BADA s’est articulé autour de plusieurs points essentiels. Elle a d’abord insisté sur la nécessité d’une transformation des services consulaires, soulignant que la digitalisation en cours doit s’accompagner d’une véritable proximité. Pour elle, les consulats doivent devenir des “mini Bénin”, des lieux où chaque citoyen peut trouver réconfort, efficacité et attachement à la patrie. « Un Béninois à l’étranger ne devrait jamais parcourir des centaines de kilomètres ni subir de tracasseries interminables pour obtenir un document officiel », a-t-elle martelé, appelant à une administration digne et accessible.
Mais c’est sur le terrain politique que son intervention a pris toute sa dimension. Elle a rappelé que les Béninois de l’extérieur demeurent des citoyens à part entière et qu’à ce titre, ils doivent avoir accès au vote à toutes les élections présidentielles, législatives et locales depuis leur pays de résidence grâce à un dispositif de vote à distance fiable et sécurisé. Elle a surtout dénoncé avec insistance une injustice flagrante; l’exigence d’un an de résidence obligatoire pour être candidat aux législatives, alors même qu’un tel critère n’existe pas pour l’élection présidentielle. « Rien ne justifie une telle discrimination », a-t-elle déclaré avec vigueur, y voyant une règle incohérente et injuste qui prive la nation de compétences et de talents pourtant prêts à servir.
Imelda BADA a également ouvert un chapitre sensible; celui des enfants de la diaspora. Trop nombreux, selon elle, grandissent loin de leurs racines, parfois dans un détachement inquiétant vis-à-vis de la nation. Elle a plaidé pour la mise en place de passerelles solides : colonies citoyennes, cours de langues nationales, programmes éducatifs, et surtout la garantie d’une transmission de la nationalité jusqu’à la troisième génération. « Transmettre l’amour du Bénin à nos enfants, c’est assurer la continuité de notre nation », a-t-elle affirmé avec gravité, rappelant que l’identité ne se décrète pas, elle se cultive.
Sur le plan économique, elle a appelé à franchir une nouvelle étape en allant au-delà des envois financiers classiques. Elle a proposé la création d’un Fonds souverain d’investissement Diaspora, transparent et sécurisé, destiné à canaliser ces ressources vers des projets structurants dans les domaines des infrastructures, de l’agriculture, de l’énergie et des industries créatives. Un projet ambitieux qui traduit une volonté claire : faire de la diaspora non seulement un soutien affectif, mais un véritable moteur de développement.
En conclusion, son intervention a pris des accents profondément patriotiques. Elle a rappelé qu’« un pays qui oublie ses enfants au loin s’affaiblit, mais un pays qui les rassemble, les écoute et les valorise devient plus fort que ses frontières ». Portant haut la conviction qu’un Bénin qui bat à deux rythmes celui de ses citoyens de l’intérieur et celui de ses enfants de l’extérieur sera un Bénin invincible, elle a lancé un appel vibrant à l’unité et à l’action.
Son plaidoyer a résonné comme un rappel à la responsabilité collective et comme une promesse; celle d’une diaspora qui refuse de rester spectatrice et qui revendique sa place dans la construction du Bénin de demain.