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Intégration Régionale : La CCI Bénin promeut un commerce agricole sans barrières

Un atelier de sensibilisation sur le certificat phytosanitaire harmonisé de la CEDEAO s’est tenu le vendredi 12 septembre 2025 à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCI Bénin). Autorités, experts et acteurs privés y ont débattu des moyens de lever les barrières aux échanges agricoles dans l’espace communautaire.

Réduire les obstacles aux échanges agricoles et fluidifier la circulation des produits agro-sylvo-pastoraux dans l’espace CEDEAO. Tel est l’enjeu de l’atelier de sensibilisation organisé par le Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA/FSRP) en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCI Bénin). Lors de cet atelier qui s’est tenue à au siège de la CCI Bénin à Cotonou le vendredi 12 septembre 2025, l’accent a été mis sur le certificat phytosanitaire harmonisé, nouvel outil communautaire destiné à simplifier et sécuriser les transactions transfrontalières.

« Que ce soit au Bénin ou ailleurs dans l’espace CEDEAO, le secteur privé est au cœur de l’activité économique. C’est lui qui crée la richesse, et il est de notre devoir collectif d’améliorer le cadre commercial pour faciliter son action », a affirmé Razack Yesoufou, chef du département développement des potentialités économiques de la CCI Bénin. Pour lui, ce certificat « est un outil essentiel pour permettre aux opérateurs économiques de circuler d’un État à l’autre sans être contraints de reprendre les formalités, dans le respect d’un contrôle reconnu par tous.» Même son de cloche chez Justin Bayili, expert en intégration régionale au FSRP, qui souligne la valeur pratique du document. « Auparavant, chaque pays émettait son propre certificat. Les produits exportés subissaient de nouvelles inspections dans le pays de destination, entraînant des retards et des coûts supplémentaires pour les opérateurs. Désormais, un seul document reconnu par tous simplifie la vie des opérateurs », a-t-il indiqué. Il a également souligné que grâce à l’appui de l’ABSSA, une trentaine d’inspecteurs ont été formés pour adopter une méthode d’inspection commune et bâtir la confiance entre les États membres. 

Pour Daouda Coulibaly, adjoint au coordinateur régional du FSRP, cette innovation s’inscrit dans une dynamique plus large. « Le certificat phytosanitaire harmonisé arrive à point nommé pour faciliter la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace communautaire », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « l’engouement des acteurs autour de ce processus est un signal fort qui montre leur volonté de s’approprier les outils nécessaires à l’amélioration du commerce régional.»

Mais au-delà des normes, le quotidien des transporteurs reste marqué par des obstacles concrets. Moussiliou Yessoufou, secrétaire générale de l’AOCTAH et responsable logistique du Bénin Est, a rappelé les barrières non tarifaires qui freinent encore les échanges.

 « Les prélèvements illicites, les contrôles redondants et les pertes de temps aux frontières», a-t-il cité. « Grâce à l’Opération Fluidité Routière, les faux frais ont été réduits de manière significative : de près de 400 000 francs CFA par camion, nous sommes passés à 190 000 francs, soit le strict nécessaire pour les formalités légales », a martelé Moussiliou Yessoufou.

En toile de fond, l’ambition de l’atelier est claire. Bâtir une confiance mutuelle entre États membres et acteurs privés pour que chaque certificat délivré soit reconnu partout dans la région. Si les recommandations issues de cette rencontre trouvent application, le commerce agricole ouest-africain pourrait franchir un cap décisif vers plus de fluidité et de compétitivité.

Augustin HESSOU 

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