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9ème Colloque de l’Université d’Abomey-Calavi : Des réflexions sur les enjeux et solutions pour une économie circulaire

L’Université d’Abomey-Calavi (UAC) accueille, du 22 au 26 septembre 2025, la 9ᵉ édition de son colloque des Sciences, Cultures et Technologies. Réunis dans l’amphithéâtre Idriss Deby Itno, chercheurs et praticiens venus de 24 pays débattent des moyens d’ancrer l’économie circulaire dans les politiques publiques pour produire des solutions concrètes adaptées au contexte africain.

« Économie circulaire et politiques publiques : enjeux et solutions applicables pour le développement sociétal ». C’est le thème de ce colloque qui a été lancé le lundi 22 septembre 2025 dans un amphithéâtre Idriss Deby Itno de l’UAC. C’est le recteur de l’UAC, le Professeur Félicien Avlessi, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce rendez-vous scientifique. Il a rappelé que « l’économie linéaire a atteint ses limites » et que les défis environnementaux et la raréfaction des ressources obligent à « repenser nos modes de production et de consommation ». Pour le recteur, l’économie circulaire n’est pas qu’un principe théorique : elle est « un levier puissant pour créer de la valeur, générer des emplois verts et bâtir un avenir plus respectueux de l’environnement ».

Développement, enjeux, apports de la recherche et pistes concrètes

Le thème retenu est porteur d’ambitions précises. Le colloque vise d’abord à diffuser les résultats de recherche et d’innovation, favoriser le réseautage et permettre la valorisation des travaux scientifiques. De façon plus spécifique, les contributions attendues cherchent à montrer l’implication de la recherche et de l’innovation (multi/transdisciplinaire) dans la transition vers l’économie circulaire ; explorer les instruments politiques et approches efficaces pour accélérer cette transition ; analyser les rôles complémentaires des acteurs publics et privés et identifier les opportunités économiques et sociales liées à l’économie circulaire.

Le vice-recteur chargé de la recherche universitaire, le Professeur Aliou Saïdou, a, pour sa part, souligné l’urgence du changement de paradigme. « Pendant trop longtemps, notre économie a fonctionné sur un modèle linéaire… L’économie circulaire n’est pas simplement un concept à la mode, c’est un changement de logiciel », a-t-il souligné. Il a insisté sur les gestes concrets ‘’partager, réparer, réutiliser, réemployer, recycler’’ qui transforment la « culture du déchet » en « culture de la ressource ». A en croire le professeur Saïdou, le colloque de l’UAC est organisé en alternance avec les journées scientifiques de l’Université de Lomé, marquant ainsi une coopération régionale structurante.

Concrètement, l’économie circulaire entend répondre à des finalités opérationnelles : réduire la pression sur les matières premières et l’énergie, lutter contre le changement climatique, développer des activités liées à la réparation et au recyclage, diminuer la dépendance aux importations de ressources, et limiter l’exposition aux substances toxiques contenues dans les déchets. Autant d’axes qui appellent des innovations technologiques, mais aussi des réponses socioculturelles et artistiques pour accompagner la transformation des comportements.

Opportunités de l’économie circulaire : La première communication, confiée au Professeur Yao Benjamin (INP Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire), a pour thème : « Les opportunités de l’économie circulaire pour un développement durable des pays d’Afrique de l’Ouest ». S’appuyant sur des expériences comparées au Japon, Chine, États-Unis, il a montré comment des politiques publiques volontaristes, couplées à l’innovation locale, peuvent générer des chaînes de valeur nouvelles (réemploi, revalorisation des déchets, filières locales de transformation) adaptées aux spécificités ouest-africaines. Son intervention a insisté sur la nécessité d’une appropriation locale des solutions et sur le rôle clef des universités pour produire des technologies et former des professionnels aptes à piloter la transition.

Au-delà des conférences, le colloque articule ateliers pratiques, espaces de démonstration des résultats de recherche et sessions de réseautage entre chercheurs et professionnels. Les organisateurs ont également prévu une compétition scientifique : trois prix seront remis aux meilleurs posters, récompensant la qualité scientifique et le caractère applicatif des propositions.

Vers des solutions applicables et une mise en œuvre concrète

La 9ᵉ édition du colloque des Sciences, Cultures et Technologies de l’UAC, qui se tient jusqu’au 26 septembre 2025, ne se veut pas une simple tribune d’idées : elle ambitionne de produire des pistes opérationnelles pour des politiques publiques adaptées au contexte africain. Entre démonstrations techniques, propositions politiques et prix valorisant les meilleures innovations, l’université se pose en catalyseur d’une transition durable. À l’issue de ces cinq jours, les participants seront attendus non seulement pour des conclusions scientifiques, mais surtout pour des engagements concrets (feuilles de route, partenariats et projets pilotes) susceptibles de transformer, à l’échelle locale et régionale, la manière dont nous concevons production, consommation et déchets.

Augustin HESSOU

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