Invité de l’émission ‘’Free Matin’’ sur Esae Tv, le lundi 29 septembre 2025, Gustave Dépo Sonon, ancien ministre des Travaux publics et membre du bureau politique du Bloc Républicain, a abordé plusieurs sujets d’actualité. De la polémique autour du quitus fiscal à la qualité des routes sous Patrice Talon, en passant par la désignation de Romuald Wadagni comme candidat de la mouvance présidentielle, il a livré une analyse tranchée et défendu la ligne gouvernementale.
Quitus fiscal : « un faux procès » contre l’administration : Ces dernières semaines, le débat politique au Bénin a été marqué par de vives critiques sur le processus de délivrance du quitus fiscal. Certains acteurs estiment que l’administration favoriserait certains citoyens ou candidats au détriment d’autres. Une accusation que Gustave Sonon rejette catégoriquement. « C’est une insulte aux cadres de l’administration de penser qu’ils agissent au service d’un camp politique », a-t-il déclaré d’un ton ferme. L’ancien ministre assure que le système numérique mis en place fonctionne correctement et a déjà permis de délivrer « des milliers de quitus fiscaux » dans le cadre des élections prochaines. Il reconnaît que quelques « bugs techniques » peuvent survenir, mais affirme que « ces cas restent marginaux et n’entachent pas la crédibilité du dispositif ».
Pour lui, le véritable problème se situe ailleurs, « Ceux qui n’arrivent pas à obtenir leur quitus doivent d’abord se demander s’ils sont eux-mêmes à jour vis-à-vis du fisc », a-t-il s’est-il préoccupé, estimant que la polémique actuelle est alimentée par des « arrière-pensées politiciennes » à l’approche des élections générales de 2026.
Les infrastructures routières sous Talon
Abordant la question des infrastructures, Gustave Sonon, ancien ministre des Travaux publics sous Boni Yayi, n’a pas hésité à reconnaître les progrès enregistrés depuis 2016. Selon lui, les routes construites sous l’actuel régime se distinguent par leur meilleure qualité et leur durabilité. « Aujourd’hui, le gouvernement a plus de latitude pour décider de la qualité des routes. C’est ce qui explique aussi le coût plus élevé, mais justifié par l’intégration systématique de l’assainissement », a-t-il expliqué. Cette évolution, selon lui, s’explique notamment par le recours accru aux partenariats public-privé et par la rigueur imposée aux entreprises de construction. Contrairement aux précédentes, où des contraintes politiques ou budgétaires pesaient sur les choix techniques, Patrice Talon aurait mis en avant la performance et la transparence. Toutefois, l’ancien ministre Sonon alerte sur un défi majeur, l’entretien. « Construire des routes de qualité est une chose, mais les entretenir régulièrement est indispensable pour préserver les investissements consentis », a-t-il averti.
« Romuald Wadagni, un choix raisonnable »
La désignation de Romuald Wadagni comme candidat de la mouvance présidentielle a également été évoquée sur le plateau de ‘’Free Matin’’ de Esae TV. Pour Gustave Sonon, il s’agit d’une décision réfléchie et cohérente. « On ne pouvait pas trouver mieux. C’est un choix raisonnable, qui élève le niveau de la compétition », a-t-il affirmé. L’ancien ministre a insisté sur le profil du ministre de l’Économie et des Finances Romuald Wadagni, saluant sa rigueur et son expérience à l’international. Pour lui, ce choix traduit la volonté de maintenir les réformes économiques et structurelles engagées par le président Patrice Talon depuis 2016.
Cependant, il refuse d’assimiler Wadagni à un simple « dauphin » du président sortant. « Il ne s’agit pas d’un dauphin. C’est une option stratégique pour assurer la stabilité et l’avenir du pays », a-t-il précisé. À quelques mois des scrutins généraux de 2026, Gustave Sonon appelle à un débat électoral centré sur les projets de société et non sur des polémiques personnelles.
Romain HESSOU
