Le Collège d’Enseignement Général de Gbégamey à Cotonou a abrité, le samedi 11 octobre 2025, la cérémonie officielle de lancement des compétitions départementales des classes culturelles. Un moment spectaculaire, où la culture s’est affirmée comme pilier de l’éducation et instrument d’épanouissement pour la jeunesse béninoise.

« L’essentiel, c’est d’oser, oser créer, oser se montrer, oser croire que le talent est un don qui se cultive dans la persévérance. » Le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola s’adressait ainsi aux apprenants. C’est à l’occasion de la cérémonie officielle de lancement des compétitions départementales des classes culturelles au CEG Gbegamey à Cotonou le samedi 11 octobre 2025. Sur l’esplanade du CEG, des centaines d’élèves, d’enseignants et de responsables du monde éducatif s’étaient rassemblés pour célébrer le mariage heureux de la culture et de l’école. Les classes culturelles, lancées depuis le 3 février 2023 par le gouvernement, franchissent une nouvelle étape avec ces compétitions départementales qui font la part belle à la créativité et au talent.
En ouvrant la cérémonie, la directrice départementale des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle du Littoral, Sènan Flore Godjo, a planté le décor d’une initiative qui vise bien plus qu’un simple concours artistique. « Cette initiative traduit la volonté du gouvernement de faire de la culture le levier essentiel d’éducation, d’unité et de développement personnel », a-t-elle affirmé. Elle n’a pas manqué de saluer la mobilisation des encadreurs et des apprenants. Pour elle, la culture demeure « l’âme d’un peuple » et un instrument privilégié pour « apprendre à mieux se connaître et aimer son pays ».
Dans le même esprit, Blaise Tchétchao, coordonnateur du projet de promotion des talents, a rappelé la portée nationale de ces compétitions. « Plus de 4000 apprenants issus de 89 établissements y participent à cette compétition », a-t-il précisé. Il a évoqué des rendez-vous artistiques successifs dans les douze départements du pays. « Les compétitions se déroulent trois samedis successivement à partir de ce jour 11 octobre 2025 où, dans l’Alibori, l’Atlantique, le Zou et le Littoral, les jeunes talents s’expriment après leur initiation à l’art. Le samedi 18 octobre prochain, ce sera la scène de confrontation des apprenants des départements du Borgou, de la Donga, de l’Ouémé et du Couffo. Le samedi 25 octobre prochain, ce sera le tour des départements du Mono, de l’Atacora, des Collines… », a-t-il expliqué. Pour lui, ces compétitions ne sont pas de simples festivités scolaires : elles développent la discipline, la créativité et « l’esprit d’équipe chez nos jeunes apprenants ».
Le moment fort de la journée fut sans doute la prestation hors norme des élèves du CEG Sèmè-Podji, ovationnés par le public. Hors compétition mais partie prenante du projet, leur passage a mis en lumière la richesse du travail accompli depuis l’introduction des classes culturelles dans les établissements.
Prenant ensuite la parole, la ministre Véronique Tognifodé a livré un message empreint d’encouragements et de conviction. « Les classes culturelles représentent des opportunités à saisir par nos jeunes apprenants, pour réaliser leur potentiel, pour révéler leur talent. Elles visent à renforcer les capacités techniques, le sens critique, le sens esthétique de nos apprenants », a-t-elle lancé. Pour la ministre, l’art est un formidable outil d’apprentissage des valeurs culturelles et humaines : confiance en soi, créativité, esprit d’équipe, sens de l’authenticité.

C’est Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, qui a rappelé la genèse et la philosophie profonde du projet. « Depuis le 3 février 2023, une flamme nouvelle brille dans nos écoles. Cette flamme est celle des classes culturelles, porteuses d’un rêve ancien : celui d’un Bénin où chaque enfant, en plus de lire et de compter, apprend à sentir, créer, imaginer et émouvoir », a-t-il déclaré. Pour lui, ces compétitions sont « une révolution douce », une promesse faite à la jeunesse béninoise : transformer les passions en vocations, et les vocations en métiers. Les arts, qu’ils soient plastiques, musicaux, chorégraphiques ou théâtraux, deviennent ainsi des moyens d’expression, mais également d’émancipation. Le ministre a rappelé que chaque prestation sera évaluée selon des critères de créativité, de technique et d’originalité, et les meilleures seront récompensées.
En déclarant officiellement ouvertes les compétitions départementales, Jean-Michel Abimbola a souligné aux jeunes que « l’art est une école de liberté, il apprend à penser autrement, à ressentir profondément, à exprimer la beauté du monde et la dignité de l’être ». Parce qu’au-delà des trophées, indique-t-il, c’est une génération confiante, fière et créative que le Bénin veut révéler à travers la culture.
Augustin HESSOU