Dans une nouvelle déclaration faite ce dimanche 19 octobre 2025, le député Michel Sodjinou élu sur la liste du parti Les Démocrates dans la 19ème circonscription électorale aux législatives de 2023 est revenu sur ma crise autour de son parrainage qu’il refuse toujours d’accorder au duo candidat du parti à la présidentielle 2026. Il évoque la « mauvaise foi » des responsables du parti Les Démocrates depuis le début de cette affaire et exhibe des preuves de ses allégations. « …Je ne pouvais cautionner les logiques exclusionnistes du Président Boni Yayi que j’aime bien au passage, ni ses méthodes de gouvernance rétrograde qui asphyxient l’expression démocratique au sein de notre formation politique » dénonce, entre autres le député Sodjinou. Lisez plutôt.

Chers compatriotes,
Chers militants du parti Les Démocrates,
Mesdames et Messieurs de la presse,
Je prends la parole ce jour, dimanche 19 octobre 2025, non pour répondre aux ingénieuses affabulations, mais par devoir de vérité envers le peuple béninois. Le temps de la politique de l’ombre et du mensonge organisé est revenu. Mon propos va donc s’articuler en trois phases.
- La preuve de la mauvaise foi des responsables du parti LD. Avant-hier, vendredi 17 octobre 2025, le parti Les Démocrates, par le biais d’un huissier de justice, puis du candidat désigné, M. Renaud Agbodjo, a tenté de notifier à la CENA un formulaire de parrainage portant mon nom. L’issue que tout esprit éclairé prévoyait fut sans appel. Ceci démontre que l’urgence de leur action ne visait qu’à dissimuler l’inconduite et la mauvaise foi qui a cours depuis des semaines. Rappelons la chronologie des faits. A la date du 2 septembre dernier, alors qu’il n’y avait aucun consensus et aucun débat ouvert sur la désignation du candidat au sein du parti, ma fiche de parrainage a été remplie au nom de M. Renaud Agbodjo. Comprenez-vous la gravité de cet acte, mes chers compatriotes ? Sans mon avis, sans mon consentement, on a rempli la fiche. Cela confirme que la direction du parti avait tout planifié pour que M. Agbodjo soit désigné, justifiant a posteriori une démarche frauduleuse. Plus grave encore, non seulement ce parrainage n’est plus valide, mais il a été purement et simplement falsifié à dessin. Je le dis publiquement. Aujourd’hui, tous les éléments sont réunis et me fonderai légitimement à déposer plainte pour falsification de documents. Faux usage de faux contre les prétendus bénéficiaires. C’est-à-dire M. Agbodjo et M. Lodjou, ainsi que contre le président du parti lui-même. Néanmoins, je ferai preuve de retenue et d’indulgence cette fois-ci. J’estime que le parti Les Démocrates a déjà suffisamment de problèmes pour lui en rajouter celui de l’exposition devant l’opinion nationale et les tribunaux. Des inconvenances notoires de quelques-uns de ces cadres. De plus, avec eux, au fond, j’ai toujours entretenu des relations courtoises et respectueuses qui se passeraient bien de cet ultime supplice.
- Contre les dérives du leadership. Je suis un homme de principes et d’idéal politique. Têtu pour certains, je suis prêt à me battre jusqu’au bout pour défendre mes convictions et, dans le cas d’espèce, l’idée que je me fais de la justice en politique. J’entends les chuchotements, j’entends les insinuations ridicules selon lesquelles j’aurais pactisé avec Patrice Talon. Mais laissez-moi être clair, je n’ai jamais rencontré Patrice Talon si ce n’est dans les manifestations officielles. Attribuer ma démarche à une quelconque connivence relève de l’absurdité la plus totale. Cette attitude n’est que le déni de nos responsables qui refusent une fois encore de se regarder dans le miroir pour apercevoir leurs égarements et leurs propres fautes. Mon combat est pour la démocratie interne, mon combat est pour notre idéal démocratique. Pour cette raison, je ne pouvais cautionner les logiques exclusionnistes du Président Boni Yayi que j’aime bien au passage, ni ses méthodes de gouvernance rétrograde qui asphyxient l’expression démocratique au sein de notre formation politique. Mon appréhension sur ce processus de désignation ne date pas d’hier. J’ai toujours milité et c’est un secret de polichinelle. Pour le Président Eric Houndété, un homme dont la légitimité au sein du parti est incontestable. Aujourd’hui, on nous impose finalement mon frère Renaud Agbodjo. Je n’ai rien contre lui, avec le seul critère qu’il est de Savè et neveu de Boni Yayi. Aucun critère objectif de mérite ou de consultation réelle ne justifie ce choix si ce n’est le simulacre de commission aux ordres qui a été mis sur pied et téléguidé par le Président Boni Yayi lui-même. Je ne fais que dire à haute voix ce que la majorité des députés les démocrates pensent dans le secret de leur réflexion sur la gestion du parti. Permettez-moi une dernière observation, mes chers compatriotes, sur mon jeune frère, maître Renaud Agbodjo. C’est amusé et consterné que j’ai pris acte de sa sortie hier, en date du samedi 18 octobre, durant laquelle il s’est permis d’insinuer que j’aurais disparu et qu’à ce jour personne n’a vu Sodjinou Michel. Comment peut-il s’aventurer sur un terrain aussi glissant quand il sait pertinemment que, malgré mon silence, j’ai continué de vaquer à mes occupations habituelles à mon domicile, que je suis allé retirer en personne ma seconde fiche de parrainage à la CENA, quand il sait que j’ai rendu publique ma déclaration du jeudi 16 octobre 2025, qui soit dit en passant à « inspirer » le lendemain une contrefaçon à laquelle je ne m’associe pas. Comment peut-il à ce point se méprendre sur la vérité des faits ? Lui qui sait que plusieurs cadres du parti, y compris notre aîné Saka Fikara, se sont rendus à mon domicile pour me rencontrer, sans compter que d’autres, y compris lui-même, sont constamment restés en contact avec moi par téléphone ces derniers jours. Il suffit de consulter l’historique de nos conversations sur les applications de messagerie instantanées pour en avoir le cœur net. Mes chers compatriotes, voilà l’illustration parfaite des inconséquences de mon jeune frère, celui d’entre nous qui était pressenti pour porter la couleur du parti. C’est pathétique. Avec le recul et l’évidence de ses manœuvres, tout ceci me conforte dans ma position. Je suis davantage convaincu et j’en rends grâce à Dieu, d’avoir fait le choix juste en n’accordant pas mon parrainage à Maître Renaud Agbodjo.
- J’en viens maintenant au point 3, c’est-à-dire le choix délibéré du président Boni Yayi de sacrifier le parti. Contrairement à ce qui est propagé, mes chers compatriotes, lorsque j’ai retiré ma fiche de parrainage, j’ai clairement indiqué par écrit au président du parti que je restais ouvert au dialogue. Le président Boni Yayi, avec qui je me suis entretenu par personne interposée, entre le retrait de ma nouvelle fiche de parrainage et l’expiration du délai de dépôt des dossiers, savait pertinemment que j’étais disposé à remettre cette fiche de parrainage, pourvu qu’une solution de consensus respectueuse des règles internes et du bon sens soit trouvée. Pourtant, face à l’ultimatum, il a préféré sacrifier le parti et sa participation aux élections sur l’autel de ses admissions en maintenant l’imposition de Maître Renaud Agbodjo. C’est donc le président Boni Yayi en réalité qui est responsable à part entière de la disqualification du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle par défaut de parrainage. C’est triste pour notre formation politique qui ne mérite pas ce genre de leader, excusez-moi. Je suis en colère, profondément en colère. Cette politique menée par le président Boni Yayi est d’un autre âge, mes chers compatriotes. Elle est celle des intrigues, du clanisme et du mépris de la base. Je pense qu’il est temps de tourner la page, il est temps de faire la politique autrement, avec transparence, respect du mérite et une véritable orientation vers le service du peuple et de notre pays. L’avenir du Bénin mérite mieux que les calculs personnels et les méthodes désuètes.