
Patron du Groupe Treiize, Jonathan Maurisson, promoteur du « Foot Goal », a rencontré le lundi 20 octobre 2025, les hommes médias locaux dans le cadre de la tenue prochaine de la CAM Bénin 2025. Avec eux, il a abordé les changements apportés à cette compétition. Il n’a pas manqué d’exposer son ambition de transformer le foot de rue, cette discipline sportive qui s’adapte aux réalités du terrain, en un sport professionnel. Lisez son entretien !
Annoncée pour les vacances passées, la CAM Bénin a été reportée pour la période du 15 novembre au 6 décembre 2025. Qu’est-ce qui a changé en moins de deux mois et quelles sont les nouvelles orientations?
Quand nous sommes venus, on avait l’idée de créer une toute nouvelle discipline. Mais on hésitait. Et avec les contraintes qu’on a reçues sur le terrain, on a vu qu’on n’avait pas le choix que de créer une toute autre nouvelle discipline pour nous permettre de grandir davantage. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons aujourd’hui le « Foot Goal » avec ses propres lois du jeu, comme vous pouvez le constater. Aussi, nous avons changé le format de la compétition, les dates, et le lieu.
Alors, dites-nous, comment la compétition va-t-elle se passer?
On aura huit équipes pour cette première édition parce qu’il y a eu beaucoup de contraintes. On voulait avoir plus. Mais, les contraintes ont fait qu’on a décidé d’aller avec les huit équipes qui sont totalement prêtes pour la compétition. Ces équipes sont réparties en 2 poules. Les 2 premières de chaque poule seront qualifiées pour le carré d’As.
Combien de joueurs composeront une équipe le temps de match?
On aura quatre joueurs et un gardien sur le terrain. Mais l’effectif total d’une équipe, c’est 13 joueurs. Et pour ce qui concerne la durée d’un match, selon les lois du jeu, c’est de 60 minutes avec une mi-temps après 30 minutes. Mais la spécificité, c’est que chaque mi-temps est séparée d’une pause de 5 minutes après 15 minutes. Soit un total de 4 quarts temps (4×15 minutes) avec une mi-temps après les 2 premières 15 minutes.
Vous avez dit que le lieu aussi a changé ?
On voulait forcément tenir la compétition au Hall des Arts. Finalement, on n’a pas pu. C’est alors qu’on a décidé d’aller ailleurs. Et avec mes partenaires de l’agence Île Sacrée, nous avons opté pour le centre Soweto d’Akpakpa à la descente du nouveau pont. Cette délocalisation de la CAM Bénin 2025 nous a amené à réfléchir comme je vous le disais plus sérieusement. Et là, on est en train d’envisager un format de championnat avec des matchs aller-retour où une équipe peut aller jouer contre une autre équipe dans son propre quartier, et vice-versa, pour les prochaines éditions de la CAM, avec peut-être les finales qui vont se jouer dans les arènes. Cette mesure va nous amener à la rencontre des populations dans leurs différents quartiers comme on l’ambitionne. Puisqu’on veut professionnaliser ce sport-là.
Quelles sont les dispositions prises pour une bonne organisation, sécurité et tout ?
D’abord on collabore avec une agence sérieuse qui a de l’expérience ici au Bénin, qui est l’agence Île Sacrée, qui est une agence événementielle qui a plusieurs années d’expérience. Et toutes les mesures ont été prises, vu que nous aussi on a un peu d’expérience avec tout ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Donc je ne saurais citer toutes les mesures ici. Nous n’invitons que les amoureux du « petit camp » ici au Bénin à prendre le rendez-vous avec nous pour constater le sérieux autour de l’organisation. Puisque nous voulons aller loin avec ce sport et c’est dès maintenant que nous devons prouver.
Outre la CAM, avez-vous un autre projet en vue?
Si. La CAM Bénin est une compétition nationale pour le Bénin. Après ça, il y a aura une compétition internationale. Il s’agira d’une Coupe d’Afrique qui va rassembler les différentes capitales, et même on prévoit aussi une Coupe du Monde en 2028. Ce sera dans le cadre du Foot Goal, la version professionnelle du football de rue, le « petit camp » qu’on a l’habitude de jouer partout.
En effet, après avoir organisé trois éditions de la plus grande compétition sportive de l’histoire de la Côte d’Ivoire et payer les plus grosses cagnottes de l’histoire du sport en Côte d’Ivoire, on a vu que ce sport-là a beaucoup de potentiel et c’est vraiment une mine d’or pour la jeunesse. Notre objectif, c’est de mettre des bases professionnelles et structurer ce sport-là pour qu’il puisse se développer et que les jeunes puissent vivre de leurs arts et que les entreprises, les institutions, les gouvernements, tout le monde puisse suivre ce sport. Parce que c’est un sport qui est né ici en Afrique, qui s’adapte aux réalités africaines, qui est le plus pratiqué partout sur le continent. Donc je pense qu’il n’y a pas de raison pour qu’on ne le développe pas. Parce que s’il est développé, ce sont nos jeunes frères, nos petits frères, même ceux qui sont actuellement au collège, au primaire, sans oublier ceux qui ne sont pas encore nés qui pourront bénéficier de ça plus tard.
Pour finir, avez-vous les moins moyens de votre ambition ?
On a vraiment pris toutes les mesures possibles pour encadrer, professionnaliser et développer ce sport-là. Maintenant, on compte sur les joueurs, les journalistes, les entreprises, les institutions à vraiment participer à ce développement-là, parce que nous seuls, on ne le pourrait pas. Vous, savez, moi personnellement, je suis un peu frustré à chaque fois que je vois des jeunes africains acheter en grande masse les maillots du Real, du Barça, des équipes qui représentent des villes qui sont à 7000 voire 8000 kilomètres de nous. Pourtant, on a nos propres villes ici, on a nos propres quartiers, on a nos propres jeunes qui sont très talentueux et que nous négligeons au détriment des compétitions et des sports étrangers. Donc c’est un peu un éveil de conscience et un appel vraiment au développement qu’on lance à tout le monde.
Transcription Anselme HOUENOUKPO