
À la suite des déclarations de l’ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Paulin Akponna, concernant la gestion des projets d’eau et d’électricité à Parakou, l’Assemblée nationale a mis en place une commission d’enquête parlementaire. Chargée de faire la lumière sur ce dossier, la commission a lancé le lundi 25 août 2025 une série de descentes sur le terrain. Selon Fraternité, ses membres ont rencontré les principaux acteurs impliqués dans la mise en œuvre de ces projets, dans le cadre de leur mission de contrôle et de vérification.
Cette initiative avait été annoncée par le bureau de la commission, qui avait précisé que l’enquête combinera consultations de dossiers et interrogatoires éventuels de cadres concernés. « Nous allons examiner les projets initiés pour Parakou en matière d’eau et d’électricité, analyser la manière dont les marchés ont été attribués et vérifier les procédures de passation » a expliqué un membre du bureau au micro de Bip Radio. L’objectif est clair : produire un rapport assorti de recommandations à présenter en séance plénière, afin de renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans ces secteurs vitaux pour les populations de Parakou.
Cette enquête fait suite aux révélations de l’ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Paulin Akponna. Selon lui, des milliards de francs CFA destinés à l’approvisionnement en eau potable et en électricité auraient été détournés depuis 2016. Ces accusations ont suscité une mobilisation des institutions pour établir la vérité et rassurer la population.
La commission parlementaire, composée de dix membres représentant toutes les sensibilités politiques à l’Assemblée nationale, a été mise au travail depuis le 7 juillet 2025. Son mandat est initialement fixé à trois mois, avec possibilité de prolongation d’un mois si nécessaire, sous autorisation du bureau de l’Assemblée nationale.
Des enquêtes parallèles
Parallèlement, le Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC) avait lui aussi ouvert une enquête sur la gestion des projets d’eau et d’électricité à Parakou, couvrant la période 2016-2025. Le 7 août 2025, Jacques Migan, Haut-Commissaire à la Prévention de la Corruption, a présenté les premières conclusions : « Les allégations de détournement de fonds ont été rejetées par la Commission. Aucun élément n’a permis d’établir la moindre preuve de malversations ou de détournement de fonds publics », a-t-il indiqué.
Néanmoins, le HCPC a relevé certaines lacunes à corriger pour les projets à venir, insistant sur la nécessité d’un renforcement des mécanismes de suivi et de contrôle.
La descente de la commission parlementaire à Parakou marque une étape essentielle dans l’instruction de l’affaire Akponna. En combinant vérifications documentaires et auditions des responsables locaux, les députés entendent fournir à l’Assemblée nationale un rapport détaillé et objectif, capable de guider les décisions futures en matière de gouvernance des projets d’infrastructure.
Cette enquête constitue également un signal fort pour la population, montrant que les institutions travaillent à la transparence et à l’intégrité dans des secteurs stratégiques pour le développement local.
Romain HESSOU