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Le ministre ivoirien des finances, Adama Coulibaly, président actuel du Conseil des ministres de l’UEMOA

Crise à l’UEMOA:  Les pays de l’AES claquent la porte de la réunion de Lomé

Le ministre ivoirien des finances, Adama Coulibaly, président actuel du Conseil des ministres de l’UEMOA

Une crise majeure a secoué la 2ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tenue ce vendredi à Lomé. Les représentants des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Burkina Faso, Mali et Niger – ont quitté la salle en signe de protestation, dénonçant le refus d’accorder la présidence tournante du Conseil au Burkina Faso, pourtant prévue par l’article 11 des statuts de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). Cet article stipule que la présidence doit être assurée à tour de rôle par les ministres des Finances des États membres pour un mandat de deux ans. Selon des sources diplomatiques, le président ivoirien Alassane Ouattara aurait bloqué la désignation légitime du Burkina Faso, une décision perçue par les pays de l’AES comme un « déni de souveraineté ». Ce geste a exacerbé les tensions au sein de l’UEMOA, déjà fragilisée par les divergences entre les États sahéliens et certains membres influents. « Toutes les options sont sur la table, y compris une sortie définitive de l’UEMOA », a averti une source proche de l’AES. Ce départ spectaculaire illustre les frictions croissantes entre les pays de l’AES, qui prônent une diplomatie autonomiste, et une UEMOA accusée de marginaliser les États sahéliens. Le président actuel du Conseil des ministres de l’UEMOA est Adama Coulibaly, ministre des Finances et du Budget de la Côte d’Ivoire. Il occupe ce poste depuis décembre 2022, conformément à la présidence tournante du Conseil, qui change tous les deux ans. Alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger renforcent leur coopération au sein de l’AES, cette crise menace la cohésion de l’Union et soulève des interrogations sur son avenir.  

Olivier ALLOCHEM

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