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Eugène Azatassou du parti LD : « Wadagni doit démissionner pour ne pas être juge et partie »

Eugène Azatassou, coordonnateur des forces de l’opposition et vice-président du parti Les Démocrates a été reçu sur l’émission « L’Invité » de Esae TV ce dimanche 7 septembre 2025. Face aux journalistes, il a livré une analyse sans détour de l’actualité politique nationale, marquée par la désignation de Romuald Wadagni comme candidat de la mouvance pour la présidentielle de 2026.

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Une candidature attendue mais contestée : Pour Eugène Azatassou, la désignation du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances ne constitue « qu’une demi-surprise ». Selon lui, Romuald Wadagni est « le cœur même du pouvoir de la rupture », puisqu’il a été l’artisan majeur de la politique économique et sociale du régime Talon : « La faim, les impôts, les emprunts massifs, les déguerpissements… tout cela porte sa marque », a-t-il affirmé. L’opposition promet donc de proposer une alternative, convaincue que la continuité du modèle actuel serait « dix ans de plus de relégation de l’homme au dernier plan ».

Un appel à la démission de Wadagni

Le coordonnateur du cadre de concertation de l’opposition a également justifié l’appel des Démocrates, dans un communiqué du 4 septembre, à la démission immédiate de Wadagni de ses fonctions ministérielles. « Il ne peut pas être juge et partie », a martelé Azatassou, estimant qu’il est inacceptable qu’un candidat à la présidentielle contrôle encore l’administration fiscale, chargée de délivrer le quitus fiscal aux prétendants. « Même si la Constitution ne l’exige pas, la morale politique le commande », a-t-il insisté.

Les parrainages : un premier test d’unité : Revenant sur le retrait collectif des formulaires de parrainage par les 28 députés du parti Les Démocrates, Eugène Azatassou a salué un geste « patriotique » et une démonstration d’unité face à un pouvoir accusé de « ruse permanente » et de « calculs d’exclusion ». « Il suffisait qu’il manque un seul parrain pour que nous soyons exclus de la course », a-t-il rappelé, soulignant que cette étape représente un premier jalon vers « l’émancipation du peuple béninois ».

Le cas Ahossi et le soutien de Soglo : Interrogé sur la lettre de félicitations adressée par le député Léon Basile Ahossi au candidat Wadagni, l’invité a préféré temporiser, indiquant vouloir d’abord s’entretenir avec son camarade. Il a toutefois rappelé que l’he Ahossi avait remis son parrainage au président du parti Boni Yayi, preuve de sa fidélité à la ligne de l’opposition. Concernant l’ancien président Nicéphore Soglo, qui a salué les réalisations du gouvernement et soutenu la candidature de la mouvance Wadagni, Azatassou a exprimé du respect tout en relativisant : « Dire que c’est beau n’est pas faux, mais il faut gratter au-delà des fleurs et des routes importées pour voir la réalité sociale. »

Un code électoral toujours décrié

Le vice-président des Démocrates a longuement critiqué le Code électoral actuel, qu’il juge « taillé pour l’exclusion et la confiscation du pouvoir ». Il a évoqué plusieurs insuffisances, comme la disponibilité des fiches de compilation ou les ambiguïtés sur les seuils électoraux. « Une loi électorale ne doit pas embrouiller. Or, dans l’opacité, tout grouille et grenouille », a-t-il lancé, rappelant les difficultés rencontrées lors des législatives de 2023 pour contester certains résultats faute de documents.

Transhumance et recompositions politiques : Abordant les récents mouvements politiques, notamment à Kandi où des élus ont rejoint l’opposition, Azatassou y voit un signe du malaise au sein du pouvoir. « Généralement, à la fin d’un mandat, les élus agglutinent autour du pouvoir. Aujourd’hui, certains quittent leurs positions pour rejoindre l’opposition, malgré les risques de traque. C’est symptomatique », a-t-il analysé. En revanche, il a émis des réserves sur la sincérité du parti FCBE, qui a, selon lui, montré une disponibilité à des accords de gouvernance avec la mouvance : « Nous avions raison de douter très tôt de son ancrage dans l’opposition », a-t-il tranché.

Eugène Azatassou  lance un appel solennel au peuple béninois à se mobiliser massivement en 2026 afin de « mettre fin à une gouvernance d’opacité et de manigances ». Pour lui, seule l’expression libre et protégée des suffrages permettra de tourner la page : « Quel que soit le vainqueur, il faut que ce soit la volonté populaire qui s’exprime, et non des artifices ou des embrouilles à minuit. » a-t-il averti.

Romain HESSOU

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