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Exercice de l’opposition: Les échecs politiques des Démocrates et leur sort en 2026

Quel réel sort pour le parti Les Démocrates, au  terme des élections générales de 2026 ? Question à milles inconnues.  Tout laisse croire que  l’exercice de la pratique  de l’opposition se révèle davantage fastidieux dans leur rang, face à un régime Talon, plus offensif et apparemment mieux structuré sur le terrain politique.

Aux  législatives de 2023, le parti de Boni Yayi a pu, cahin caha, engranger 28 sièges de députés au parlement sur les 109 en jeu. Mais tout laisse croire que les prochaines élections générales de 2026,  ne semblent pas tant prometteuses en sa faveur. Qu’il s’agisse des communales et municipales, des législatives, ou encore de la présidentielle. Les raisons sont nombreuses et les signes,  visibles, désormais. Que les Démocrates digèrent ou pas les nouvelles dispositions du code électoral qu’ils ont tant décriées, elles semblent s’imposer désormais à tous. Le délai d’une possible relecture, concédé par le protocole de la Cedeao,  est aujourd’hui dépassé. Et si, les mêmes textes proposent une telle éventualité en cas de consensus de la classe politique, les positions tranchées de part et d’autre, l’excluent visiblement. Ce même code  électoral qu’ils ont tant boudé sera appliqué aux élections générales de 2026. «  C’est le terrain qui commande » continue de soutenir avec fermeté, la famille politique au pouvoir.  Et elle s’y attèle  méthodiquement et avec acharnement au fur et à mesure que s’approche  la grande bataille de 2026.

Les 20% ,  le casse-tête ?

20% à disposer par circonscription électorale pour décrocher un siège de député à la prochaine législature. Fabuleuse disposition du  code électoral qui semble fait frémir tant l’opposition, pendant que les partis de la mouvance continuent de nourrir l’espoir d’y arriver facilement. Comment l’opposition pourrait-elle faire face  dans tous les cas de figures? Ne se voit-elle  pas déjà s’échapper in extenso la possibilité même d’un accord de coalition parlementaire admis par les textes, lors donc, que les deux autres partis de la mouvance au parlement, UPR et BR,  jureraient  de ne jamais lui offrir une telle opportunité ? Quelle stratégie pour y arriver sur un terrain électoral que la mouvance au pouvoir leur dispute farouchement désormais ?

 De plus, le « bilan élogieux » de Patrice  Talon en 10 ans de gestion   servira  d’atout majeur  pour les partis qui le soutiennent dans la quête de l’accroissement d’un électorat béninois qui n’en est pas moins impacté. Le pays a changé partout, clame-t-on par ci et par là. De l’intérieur, comme à l’extérieur,  les louanges en direction de Patrice Talon ne faiblissent pas. L’homme lui-même n’en reste plus indifférent  depuis peu. Il se sait  partant dans quelques mois, mais se rapproche de plus en plus de son peuple pour  échanger, expliquer ce qu’il a fait en 10 ans de pouvoir  et le pourquoi.

Face aux jeunes récemment,  le Chef de l’Etat, tel un père de famille, avait un langage direct et sincère sur sa façon de penser pour le Bénin et son rêve de le voir se développer davantage dans les années à venir. Au nombre de ses invités au palais de la Marina,  il y avait de jeunes opposants mandatés par le parti Les Démocrates. Visiblement, ils semblent avoir été surpris de découvrir un autre Patrice Talon. Le chef de l’Etat  avec une certaine aisance,  abordait les sujets les plus critiques dans toute leur profondeur, invitant par moment, des jeunes présents à le contrarier, sans avoir eu du répondant à la taille de ses arguments.

Fichier électoral, plus de peur que de mal

Au nombre de leurs exigences par rapport à la transparence et à la fiabilité des élections générales de 2026, les responsables du parti Les Démocrates,  lors d’une rencontre antérieure avec Patrice Talon, ont exigé l’audit du fichier électoral actuel.  Le Chef de l’Etat a donné son accord et s’est engagé à financer les travaux des experts. Les Démocrates soupçonnaient sans doute des imperfections majeures et des fraudes qui s’y trouveraient. Les experts, après plus d’un mois de travaux, ont rendu, il y a peu leur rapport. Tout semble presque parfait, à les croire.  Il n’y a aucune inquiétude majeure. Débat clos donc. Les  opposants  pensaient sans doute faire dévoiler de fausses  et dangereuses données qu’ils soupçonnaient dans ce fichier électoral qui a servi aux législatives de 2023. Ils s’y sont trompés, pourrait-en déduire désormais. Un autre échec à résonnance politique ? Si ce n’est pas cela,  ça y ressemble quelque peu.

De vains combats

Libération non aboutie des « détenus politiques »,   retour  non effectif  des « exilés politiques » à ce jour, incapacités des  Démocrates à exhiber  à la face du monde, avec des preuves à l’appui de prétendus cas de mauvaise gestion, de « marchés douteux » et autres affaires, qu’ils  ne  manquent pas de soulever sous le régime de la rupture. Des luttes infructueuses qui laissent craindre aujourd’hui la qualité de  l’offre politique de gouvernance que ces opposants pourraient exhiber à l’occasion des élections en vue.

 S’ils continuent par ailleurs de dénoncer une certaine crise sociale qui perdure  à travers la cherté de la vie, les difficultés des béninois à assumer les trois repas quotidiens, d’aucuns les reprochent de ne proposer encore aucune solution alternative concrète, au cas où ils décrocheraient le pouvoir d’Etat en 2026. L’ambition dans ce sens est de plus en plus  grande en leur sein. Mais elle paraît pour le moins surréaliste face aux acteurs politiques de la mouvance,  aguerris  aujourd’hui plus qu’hier, se disant tous, déterminés à ne jamais laisser le pouvoir retourner dans le camp Yayi, après le départ de Talon.

Christian T.

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