
Une foule nombreuse, composée de proches, d’amis, de personnalités politiques et d’anonymes, s’est réunie le samedi 2 août 2025 à la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Porto-Novo pour dire un dernier adieu à feu François Falovè Sounouvou, ancien député et figure marquante de la vie politique béninoise, décédé le 15 juillet dernier à l’âge de 80 ans. Le Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, compagnon de lutte de l’illustre disparu, a tenu à assister à la cérémonie religieuse pour témoigner son soutien à la famille éplorée et saluer la mémoire d’un homme qui a marqué de son empreinte l’histoire politique récente du Bénin. L’absoute a été célébrée par le Père Moïse Koumakpaï, curé de la paroisse Djeffa-Centre. Dans son homélie, il a rendu un vibrant hommage à l’homme, soulignant son engagement inlassable au service de sa communauté, de l’Église et de son pays. « François Falovè Sounouvou n’a pas vécu inutilement. Sa vie fut un don, qu’il n’a jamais gardé pour lui seul, mais qu’il a partagé au profit des autres », a déclaré le célébrant. Le prêtre a notamment salué le rôle qu’il a joué en tant que député de la 2ᵉ et de la 3ᵉ législature, mais aussi comme pionnier de la Conférence nationale de février 1990, événement fondateur du renouveau démocratique béninois. Fervent catholique, défenseur acharné des causes de la vallée de l’Ouémé, François Falovè Sounouvou laisse derrière lui l’image d’un homme de principes, engagé, discret mais influent.
Des adieux empreints de dignité et d’émotion
Au nom de la fratrie de onze enfants, Osias Sounouvou, fils aîné du défunt, a exprimé la reconnaissance de la famille à tous ceux qui ont accompagné leur père durant sa vie, ainsi qu’à ceux venus l’honorer une dernière fois. « Il y a des tristesses qui sont nobles. Celle qui nous envahit aujourd’hui en est une. Papa nous lègue des valeurs fortes : le dépassement de soi, l’altruisme, l’amour du prochain », a-t-il confié, la voix chargée d’émotion.
Lui-même visiblement ému, a adressé ses remerciements les plus sincères aux anciens compagnons de route de son père, aux organisations syndicales et associatives, ainsi qu’aux leaders politiques et acteurs du développement, notamment ceux de l’Association de développement de la vallée de l’Ouémé et du Plateau. Une mention particulière a été faite à l’endroit du Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, pour sa présence et son indéfectible soutien.
À travers les témoignages recueillis et les hommages rendus, François Falovè Sounouvou apparaît comme un homme de convictions, profondément attaché aux valeurs de justice sociale, de solidarité et de dialogue. Son engagement politique, notamment au sein de l’Assemblée nationale et lors de la Conférence nationale des forces vives de 1990, a contribué à jeter les bases du Bénin démocratique d’aujourd’hui. Pour de nombreux observateurs, sa vie incarne une trajectoire exemplaire de militantisme au service du bien commun, sans recherche de gloire personnelle. Un héritage moral et politique que ses enfants, ses compagnons d’hier et la jeune génération de leaders béninois sont appelés à préserver.
Après l’absoute célébrée à Porto-Novo, le cortège funèbre s’est dirigé vers Akpadanou, son village natal niché dans la vallée de l’Ouémé, où le corps de François Falovè Sounouvou a été inhumé dans l’intimité familiale, mais sous les regards encore émus d’une population reconnaissante. Des chants, des prières et des moments de recueillement ont marqué cette ultime étape, ponctuée par un sentiment partagé : celui d’avoir perdu un grand homme, mais d’avoir gagné un exemple. À Akpadanou, comme dans toutes les localités de la vallée, son nom restera lié à une époque, à des luttes, à des conquêtes, mais surtout à un idéal : celui de bâtir un Bénin plus juste, plus solidaire et plus humain.
Romain HESSOU