
Le 30 mai dernier, dans la salle de conférence de la mairie d’Ifangni, FAWE-BENIN a réuni les directeurs et directrices des collèges autour d’un atelier de réflexion sur l’intégration de la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) dans les budgets scolaires. Cette rencontre s’est tenue dans le cadre du projet « Mes Menstrues, Mon Droit, Je Réclame », financé par le African Women Development Fund. Elle vise à institutionnaliser la prise en compte de la gestion des menstrues dans le milieu éducatif béninois.
Un contexte marqué par des inégalités persistantes
Malgré l’existence de la loi n° 2022-04 du 16 février 2022 sur l’hygiène publique, les infrastructures scolaires restent souvent inadaptées à la gestion menstruelle. D’abord, la majorité des établissements ne possèdent pas d’espaces sanitaires adaptés pour gérer ce besoin et les toilettes existantes qui répondent aux normes de la loi, ne fonctionnent convenablement dans les collèges ciblés par le projet.
Une mobilisation collective pour inverser la tendance
Lors de l’atelier, les représentant(e)s d’établissements, du Ministère et de FAWE-BENIN ont souligné la nécessité de trouver une réponse budgétaire appropriée pour résoudre ce problème. À ce propos, l’intervention du représentant du Directeur Départemental des Enseignements Secondaires du Plateau a été marquante : il a rappelé l’obligation légale de garantir un cadre hygiénique adapté aux filles, conformément à l’article 119.
Des stratégies concrètes adoptées par les acteurs
L’atelier a permis aux participant(e)s d’élaborer un plan d’action et de définir une formule de prévision budgétaire basée sur le nombre de filles inscrites. Chaque établissement devra désormais allouer 200 FCFA par élève fille pour couvrir l’achat de serviettes hygiéniques, les produits d’entretien et d’autres équipements nécessaires. La création d’une ligne budgétaire dédiée à la GHM a été proposée pour renforcer la visibilité et la pérennité des actions.
Le plaidoyer porté par FAWE-BÉNIN et ses partenaires, dont Social Watch, a conduit à une avancée notable : la note de service N° 1147/MESTFP qui autorise désormais les chefs d’établissement à intégrer la gestion de l’hygiène menstruelle dans leurs budgets. Ce cadre administratif confère une légitimité forte à l’engagement des chefs d’établissement scolaires.
Olivier ALLOCHEME