
De quoi s’agit-il : Dans le cadre du Projet d’Appui au Développement Agricole et à l’Accès au Marché (PADAAM), 326 jeunes ont reçu leur attestation de fin d’incubation au cours d’une cérémonie organisée, le mercredi 25 juin 2025, à Abomey-Calavi. Ces bénéficiaires, issus de plusieurs pôles de développement agricole (du Pôle 4 au Pôle 7), sont désormais mieux armés pour entreprendre dans les chaînes de valeur agricoles. Le projet PADAAM, une initiative du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche et mis en œuvre par divers partenaires, notamment l’ONG Bouge et le Lycée Agricole Mèdji de Sékou (LAMS), vise à outiller techniquement et managérialement des jeunes porteurs de projets agricoles.
Ce qu’il faut retenir : Au nom de l’Agence Territoriale de Développement Agricole pôle 7 (ATDA), Ayes Merkaba a salué l’engagement des bénéficiaires. « Vous avez suivi le processus d’incubation jusque-là et vous êtes les heureux récipiendaires de ce jour. Nous vous disons félicitations et nous voudrions compter sur vous pour faire de la promotion de nos chaînes de valeur une réalité », a-t-elle affirmé. Elle a insisté sur l’importance de l’accompagnement technique, notamment dans l’accès au foncier, l’une des problématiques majeures de l’agriculture moderne. Elle a également souligné que ces jeunes représentent les espoirs du secteur. « Les projets sont initiés pour contribuer davantage au développement des chaînes de valeur. (…) Nous comptons énormément sur les jeunes sans lesquels la promotion des filières ne saurait être une réalité », a ajouté la représentante de l’ATDA. Pour sa part, Rose Laurenda SOHOU, représentante du ministre de l’Agriculture, à exprimer la reconnaissance de l’État à l’endroit des récipiendaires. « Vous aviez investi du temps, de l’énergie et de la volonté pour acquérir des compétences précieuses dans le domaine de l’entrepreneuriat agricole (…) Nous vous encourageons à oser, à créer, à entreprendre, le pays a besoin de vous », a-t-elle laissé entendre.

Ce que disent les acteurs : Augustin Faton, directeur exécutif de l’ONG Bouge, structure cheffe de file du processus d’incubation, a rappelé le chemin parcouru par les bénéficiaires. « C’est tout un processus pour 326 jeunes. Ils sont un total de 546 jeunes, mais au niveau de l’institution Bouge, c’est 326 jeunes qui reçoivent leur attestation en ce jour, fruit d’un processus d’incubation ayant duré des mois », a-t-il fait savoir. Selon lui, le dispositif mis en place a permis une sélection rigoureuse et équitable. « C’est tout un processus multi-acteur qui a permis d’identifier les réels bénéficiaires. Dépolitisé, ce mécanisme a permis d’obtenir des candidats de qualité »
Une transformation déjà en marche : Sur le terrain, les résultats commencent à se faire sentir. Christelle Acakpo, l’une des jeunes bénéficiaires, en témoigne. « J’ai fait la production du riz lors de la formation. (…) Mon entreprise, avec ce que j’ai appris et les notions acquises, j’aurai un nouvel essor. La formation m’a aidée à avoir plus de revenus », a-t-elle déclarée. De son côté, Enock Patinvoh, ayant opté pour la transformation de maïs a souligné l’amélioration qu’il a connu dans son entreprise. « J’ai fait l’option transformation de maïs en farine de maïs améliorée. (…) Après avoir mis en pratique la formation, vraiment j’ai évolué, la rentabilité est élevée », a-t-il confié.
Entre les lignes : Le projet PADAAM, qui devait initialement s’achever cette semaine, bénéficie d’une prolongation qui permettra à davantage de jeunes d’en profiter. Pour les responsables de terrain comme pour les représentants ministériels, le mot d’ordre reste la continuité et la consolidation des acquis. « Il n’y a pas d’entreprise sans difficultés. (…) Vos résiliences vont vous permettre de transcender les difficultés », a martelé Ayes Merkaba, invitant les jeunes à persévérer dans leurs initiatives.
Augustin HESSOU