La situation en Ukraine entre dans une phase critique alors que la Russie intensifie ses attaques de drones et de missiles. Face à cette menace croissante, les alliés occidentaux, sous l’égide de l’OTAN, accélèrent la livraison de systèmes de défense aérienne Patriot, considérés comme parmi les plus performants au monde.
Vendredi, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient fournir à l’OTAN des systèmes de défense aérienne Patriot, qui seront ensuite distribués à l’Ukraine. « Nous allons envoyer les Patriots à l’OTAN, et l’OTAN les répartira », a déclaré Trump à la chaîne CBS News, ajoutant que l’Alliance prendrait en charge le financement de l’opération.
Ce geste intervient dans un contexte d’extrême urgence pour Kyiv, confrontée à une multiplication sans précédent des frappes nocturnes russes. Selon l’ONU, le mois de juin a enregistré le plus grand nombre de victimes civiles depuis le début du conflit, avec 232 morts et 1 343 blessés.
Des alliés européens mobilisés
Présent à la Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine à Rome jeudi, le président Volodymyr Zelensky a précisé que l’Allemagne financerait deux systèmes Patriot et que la Norvège en fournirait un. D’autres pays européens se disent également prêts à contribuer à cette initiative vitale.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a confirmé que certains armements recherchés par Kyiv sont déjà en Europe. « C’est beaucoup plus rapide de transférer un système depuis l’Allemagne que de le faire venir d’une usine américaine », a-t-il souligné depuis Kuala Lumpur.
Une fois livrés, ces systèmes permettront de contrer les attaques russes de plus en plus sophistiquées, combinant drones Shahed, missiles balistiques et bombes planantes.
Kharkiv une nouvelle fois visée
Dans la capitale, les autorités ont annoncé la mise en place d’un vaste projet de défense baptisé « Clear Sky ». Doté de 260 millions de hryvnias (environ 5,3 millions d’euros), il prévoit le déploiement de drones intercepteurs, la formation de leurs opérateurs et la création d’unités mobiles d’intervention rapide. « Nos scientifiques et ingénieurs ont trouvé une solution. Il nous faut maintenant des financements pour produire à grande échelle », a plaidé Zelensky.
Pression diplomatique et guerre économique
Parallèlement à ces efforts militaires, le Sénat américain pourrait bientôt voter un nouveau paquet de sanctions bipartisanes contre la Russie. Le projet prévoit notamment une augmentation de 500 % des droits de douane sur les pays qui continuent d’acheter du pétrole, du gaz ou de l’uranium russes, ciblant en particulier la Chine et l’Inde, principaux partenaires commerciaux de Moscou.
Face à une Russie qui prévoit de produire jusqu’à 1 000 drones par jour, selon Zelensky, l’heure est à la mobilisation totale. Le message est clair : sans une aide rapide et massive, la capacité de l’Ukraine à défendre ses villes et à protéger sa population sera gravement compromise.
L’alerte est lancée. Le temps presse.
Olivier ALLOCHEME
