Pour ceux qui présagent que le départ du président Patrice Talon à la tête du Bénin en 2026, pourrait sonner la fin de la rupture, Iréné Agossa, membre du Bureau Politique de l’Union Progressiste le Renouveau, n’y croit pas du tout. « Le départ du président Talon ne signifie pas la fin de la rupture » a-t-il martelé dans un récent entretien sur E-Télé. Il se dit convaincu que le Bénin ne va plus renouer avec les tares et compromissions des années 90, au nombre desquelles, l’instabilité politique, la corruption, le clientélisme, l’affaiblissement de l’Etat, l’inexistence de l’autorité de l’Etat…A le croire, le Président Patrice Talon, avec l’avènement de la rupture, depuis 2016, a résolument tourné dos à tout ce système. « Si son leadership personnel s’achèvera en 2026, les fondamentaux de la rupture, à savoir, l’efficacité, les résultats basés sur une méthode de la rigueur, la gouvernance et la transformation en profondeur de notre pays sont désormais des éléments ancrés dans les institutions. » se réjouit Iréné Agossa.
Certains béninois ne semblent pas autant optimistes et auraient des craintes d’un retour du populisme dans les arcanes du pouvoir, après le départ de Talon. Iréné Agossa dit les comprendre, évoquant les récentes déclarations de l’ex-chef de l’Etat Boni Yayi qui annonce la fin de la rupture avec le départ de Patrice Talon. « Yayi en disant que le départ du président Patrice Talon en 2026, c’est la fin de la rupture, c’est comme s’il ne croyait pas à ce qu’il avait prôné lui-même entre temps, c’est-à-dire le changement et la refondation. Quand le même président Yayi qui avait crié au changement et la refondation déclare aujourd’hui qu’il est contre la rupture, cela veut dire simplement que tout ce qu’il prônait entre temps n’était que des slogans. Ce qu’il reproche aujourd’hui au président Talon est qu’il n’a pas fait de la rupture, un slogan comme lui. »
Pour Iréné Agossa, en tout cas, la bataille électorale de 2026 est « importante », ajoutant : «nous avons pris la décision désormais de nous maintenir dans l’aspect irréversible de la rupture. » Et de poursuivre : « Tout le monde est désormais content d’être béninois, ce ne sera donc pas du tout la fin du système de la rupture, mais le début de sa consolidation portée par d’autres visages et une nouvelle génération. Le Bénin actuel n’est plus celui, il y a 10 ans. Aujourd’hui, les existences citoyennes ont changé, les institutions sont plus solides et stables… »
Iréné Agossa fera constater par ailleurs, qu’aujourd’hui, le départ du président Talon en 2026 n’est plus un sujet à polémique. Ce qui confirme qu’il a réellement créé la stabilité dans le pays. « Le président Soglo est parti, le président Kérékou est parti, le président Yayi est parti, le président Talon s’en ira bientôt aussi, tout le monde sait désormais que la réalité des urnes va encore s’imposer à chacun en 2026» s’exclame-t-il.
Christian TCHANOU
