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Mouvance présidentielle: Rupture en vue entre le PRD et l’UP le Renouveau

 Ce mercredi 04 juin 2025, Gratien Ahouanmenou, Secrétaire général adjoint du PRD, a jeté un pavé dans la mare en annonçant sur les ondes de BIP Radio qu’une rupture est sérieusement envisagée. En cause : un profond malaise au sein de la fusion conclue en 2022, que le parti juge mal assimilée par ses militants et contestée par les autorités.

Au-delà des querelles juridiques, c’est l’essence même de la fusion qui pose problème. « Les militants du PRD ne se sentent plus à l’aise au sein de l’UP le Renouveau », confie Gratien Ahouanmenou sur BIP Radio. Le parti, autrefois pilier de la scène politique béninoise, estime avoir perdu son âme dans cette alliance. Les orientations actuelles de l’UPR, perçues comme éloignées des valeurs historiques du PRD, alimentent un mécontentement croissant parmi la base militante.

Face à cette situation, le PRD a entamé une vaste consultation de ses membres pour déterminer la voie à suivre. « Une rupture n’est pas exclue », avertit le Secrétaire général adjoint, laissant planer la menace d’une sortie de la coalition majoritaire. Une telle décision, à quelques mois des prochaines échéances électorales, pourrait bouleverser les équilibres au sein du camp présidentiel et offrir de nouvelles opportunités à l’opposition. Dans sa lettre envoyée au ministre de l’intérieur le 02 juin dernier, le président du PRD disait avoir suggéré au président de l’UPR, Joseph Djogbénou de mettre fin à ce qu’il appelle « imbroglio » par la révocation de l’accord du 21 août 2022. 

Vers un retour en force du PRD ?

Le PRD semble donc déterminé à reprendre sa liberté. En s’appuyant sur ses textes et son identité, le parti refuse de voir ses symboles – logo, nom, couleurs – relégués au passé. Cette bataille pour l’autonomie pourrait marquer un tournant dans la recomposition du paysage politique béninois.

Alors que le climat politique s’échauffe, tous les yeux sont tournés vers les prochaines annonces du PRD. Une séparation actée avec l’UPR redessinerait les alliances et redistribuerait les cartes à l’approche des élections. En attendant, le parti de Me Adrien Houngbédji se tient prêt à réaffirmer sa place, avec ou sans l’Union Progressiste le Renouveau.

Houngbédji brandit des preuves : « Le Prd n’a jamais été dissolu… »

«Je mets au défi quiconque  de produire un procès-verbal de congrès extraordinaire de dissolution  du PRD…» a réagi   Me Adrien Houngbédji dans  une correspondance adressée directement   au ministre de l’Intérieur Alassane Séidou. Ceci, en réponse  à une précédente correspondance d’une autorité de ce ministère qui a rappelé à l’ordre le Secrétaire général adjoint du PRD, Gratien Laurent Ahouanmènou, « pour usage illégal de nom et attributs » de cette formation politique, qu’elle considère  juridiquement, inexistante pour avoir fusionné avec  l’ex Union Progressiste, ce qui avait donné   naissance à l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R).   Dans   sa réponse, en date du lundi 02 juin 2025, V/Ref : 760/MISO/DC/SGA/DPPAE/SA   Me Adrien Houngbédji ,   pour justifier l’existence continuelle du PRD  brandit quatre  raisons  majeures. Primo, Il  fait savoir,  mots pour mots : « L’accord de fusion sur lequel, vous vous fondez, a été signé le 21 août 2022. Or, postérieurement à la signature de cet accord, vous avez délivré au PRD, le 26 août 2022, son récépissé définitif. Le PRD qui existait avant le protocole d’accord, a donc continué à exister après… La demande de récépissé définitif a été elle aussi introduite par lettre du 24 août 2022, donc postérieurement à la signature du protocole d’accord. Ainsi  vous avez-vous-même certifié que la fusion n’a pas mis fin à l’existence du PRD… » Seconde raison: « Le protocole d’accord du 2 août 2022 a été signé en vertu d’une résolution du Conseil national du PRD en date du 19 août 2022. Cette résolution indique expressément que le président du PRD est autorisé à signer un protocole d’accord de fusion avec l’Union Progressiste (UP) conformément aux dispositions des articles 90 et 91 des statuts du PRD… Ces deux articles énoncent, noir sur blanc, que « les décisions de fusion ne peuvent pas entrainer la dissolution du PRD lequel conserve ses attributs, son patrimoine et son autonomie fonctionnelle, excédés ceux concédés… ». 3ème raison : «  La dissolution du PRD ne peut résulter que d’une  décision de dissolution prises par un congrès extraordinaire convoqué à cet effet, votée à la majorité des trois quarts des congressistes.. »

 Et enfin, la quatrième raison brandie par Me Hougbédji : « Aux termes de l’article 29-9 de la loi n°2018-23 du 17 septembre 2018, portant Charte des Partis Politiques, les statuts doivent comporter l’indication du mécanisme de dissolution d’un parti politique, ou de sa fusion avec d’autres partis politiques… Aussi bien les statuts du PRD (art 90, 91 et 111) que les statuts de l’UP (art 142) contiennent ces indications, elles sont les mêmes : le mécanisme de dissolution est un vote du congrès extraordinaire à la majorité des trois quarts (3/4) des congressistes… »

  Dans sa réponse au ministre de l’intérieur, Me Adrien Houngbédji a, par ailleurs,  tenu à préciser que le Me Joseph Djogbénou, Président de l’UP-R avait été expressement chargé d’accomplir les procédures administratives consécutives à l’accord de fusion. « Si dissolution du PRD (et de l’UP), il y a avait eu, il lui revenait de l’établir en versant au dossier qu’il vous a soumis, les procès-verbaux des deux (02) congrès de dissolution ainsi que les extraits du Journal Officiel dans lequel, il en a fait la publication. Force est de constater que le Professeur Djogbénou ne vous  produit aucune de ces pièces. Il suffit pour s’en convaincre de noter que, ni le récépissé provisoire, ni le récépicissé définitif délivrés à l’UPR ne font mention de pareilles pièces dans leurs visas.. »

Me Adrien Houngbédji,   dans sa correspondance,  en déduit : «  Je ne crois pas qu’il soit possible de décréter l’inexsitance du PRD par une simple lettre, alors que toutes les pièces prouvent le contraire.. ». Il a aussi fait savoir, que le même jour où il a pris connaissance de la lettre du ministère, il a suggéré au Président de l’UPR Joseph Djogbénou que les deux « mettent amicalement fin  à  cet imbroglio par la révocation de l’accord du 21 août 2022 et la recherche d’une autre forme de collaboration entre nos partis, la loi électorale ouvre des perspectives à ce sujet… »

  • Voici la correspondance du ministère de l’intérieur au SGA/PRD

A travers une correspondance en date du 20 mai 2025, le ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique sous la signature  le directeur de cabinet, Abasse Olossoumaré, a rappelé à l’ordre le Secrétaire général adjoint de l’ex-Parti du renouveau démocratique (Prd), Gratien Laurent Ahouanmènou, pour usage illégal de nom et attributs de cette formation politique qui, selon lui,  juridiquement n’existe plus pour avoir fusionné avec l’Union progressiste pour donner naissance à l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau).    

Lire ci-dessous l’intégralité de ladite correspondance.

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