Le 17 septembre 2025 marque une nouvelle ère pour l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Lors du Conseil des Ministres, le professeur Charlemagne Babatoundé Igué a été officiellement nommé recteur de la plus grande institution publique d’enseignement supérieur du Bénin. Son parcours académique et professionnel en fait l’un des mieux placés pour relever les défis qui attendent l’UAC.

Économiste de formation, le professeur Igué a bâti son expertise dans plusieurs universités de référence en Afrique de l’Ouest. Il obtient sa maîtrise à l’UAC en 1997, puis un DEA à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan en 2000, avant de décrocher un doctorat unique en économie à l’Université de Ouagadougou en 2006. Agrégé en sciences économiques en 2009, il est, depuis juillet 2017, professeur titulaire des universités.
Parallèlement, il préside le conseil scientifique de la Haute École de Commerce et de Management (HECM) et s’est illustré par son engagement dans de nombreuses structures académiques régionales et internationales.
Très actif dans la recherche et la gouvernance universitaire, Charlemagne Igué a été doyen de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG), dont il est désormais doyen honoraire. Titulaire de la Chaire OMC-CIDI (Commerce international et développement inclusif), il coordonne un projet de recherche sur l’impact du GUEV Cooker sur l’autonomisation économique des femmes au Bénin, financé par le CRDI.
Il est également président de la Conférence des Institutions d’Enseignement et de Recherche Économique et de Gestion en Afrique (CIEREA) et membre du Comité Technique Spécialisé en Sciences Économiques et Gestion (CSS-SEG) du CAMES. Ses domaines d’expertise incluent la macroéconomie, l’économie internationale, l’efficacité des systèmes financiers et le développement durable.
Des défis stratégiques pour l’UAC
La nomination du professeur Igué intervient dans un contexte où l’UAC doit relever plusieurs défis majeurs. Il lui faudra d’abord renforcer la qualité de l’enseignement et de la recherche, en stimulant la production scientifique, en mobilisant des financements pour les projets et en améliorant les infrastructures. Il devra aussi poursuivre l’harmonisation des formations, qu’il s’agisse des masters, des unités de formation et de recherche ou des écoles doctorales, afin de consolider les réformes déjà engagées.
Le nouveau recteur est également attendu sur les questions d’inclusion et de développement durable : son intérêt pour l’autonomisation des femmes et pour des partenariats innovants pourrait orienter la politique de l’UAC vers une ouverture plus sociale. Enfin, son expérience au sein d’organisations régionales et internationales constitue un atout pour accroître le rayonnement de l’université, attirer des financements extérieurs et encourager la mobilité des enseignants-chercheurs
La direction d’une université de la taille de l’UAC nécessite des compétences managériales solides, une gouvernance transparente et une capacité à concilier excellence académique et bonne administration. Les contraintes budgétaires, les enjeux du numérique, l’internationalisation des formations et l’insertion professionnelle des diplômés exigent une vision stratégique claire.
La nomination du professeur Charlemagne Babatoundé Igué apparaît ainsi comme une opportunité pour impulser de nouvelles dynamiques au sein de l’UAC. Son expérience, son engagement pour l’inclusion et le développement durable, ainsi que son ancrage dans la communauté scientifique internationale constituent des atouts pour renforcer le rôle de l’université dans le développement du Bénin.
Romain HESSOU