
Invité de l’émission “Zone Franche” sur Canal 3 Bénin, le dimanche 19 octobre 2025, le député Orden Alladatin, membre du parti Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et président de la Commission des lois, a analysé les difficultés que rencontre le parti Les Démocrates (LD) à l’approche de la présidentielle de 2026. Selon lui, « ces difficultés ne sont pas le fruit d’un complot politique, mais plutôt la conséquence d’un manque d’organisation et d’adaptation au système partisan actuel. »
Pour Orden Alladatin, le parti Les Démocrates souffre avant tout d’une « faible structuration interne et d’un déficit d’envergure nationale ». « Ce qui arrive aujourd’hui aux Démocrates est dommage, mais cela montre qu’il faut des partis politiques véritablement organisés et disciplinés », a-t-il expliqué.
Il rappelle que la réforme du système partisan initiée sous le président Patrice Talon visait à assainir le paysage politique, à mettre fin à la prolifération de micro-partis et à favoriser la naissance de formations fortes, capables de mobiliser sur tout le territoire. Or, selon lui, Les Démocrates, malgré leur position d’opposition principale, peinent encore à répondre à ces exigences de représentativité et de cohésion.
Le parrainage, un test de responsabilité politique
L’un des principaux obstacles du parti reste la recherche des parrainages nécessaires à la validation d’une candidature à la présidentielle. Dans un contexte où la majorité des maires et députés appartiennent à la mouvance, Les Démocrates dénoncent une disposition qui, selon eux, les exclut du jeu électoral.
Mais pour le député de l’UP-R, cette lecture est erronée, « Le parrainage n’est pas un instrument d’exclusion, mais de responsabilité. Il ne vise pas à empêcher, mais à garantir que seuls les partis solides, disposant d’une réelle assise nationale, puissent prétendre diriger le pays. »
Il précise que le parrainage reste un acte individuel, mais doit s’exercer dans la discipline et le respect des engagements politiques. Ainsi, un élu de la mouvance ne saurait parrainer un candidat d’opposition sans rompre la cohérence de son appartenance.
Au-delà des contraintes institutionnelles, Orden Alladatin pointe un manque de vision politique du côté des Démocrates. « On n’entend pas encore de projet de société clair ni de propositions fortes. Les Démocrates passent trop de temps à critiquer le gouvernement, sans offrir d’alternative crédible », a-t-il souligné.
Pour lui, l’opposition doit convaincre les citoyens par des idées, un programme solide et une vision nationale plutôt que par la contestation systématique.
S’adapter à la nouvelle réalité politique Orden Alladatin reconnaît que le système partisan est exigeant, mais il estime qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour renforcer la démocratie. Les formations politiques doivent s’y adapter au lieu de s’y opposer. « Les Démocrates peuvent encore se renforcer, se recomposer et même se réinventer. Rien n’est figé, mais ils doivent accepter les règles du jeu politique moderne », a-t-il souligné.
Romain HESSOU