Le Comité des Rites Vodun du Bénin a tenu, du 11 au 12 octobre 2025 à Grand-Popo, un atelier national de labellisation des rites, pratiques et couvents Vodun. Cette première phase, consacrée à la partie méridionale du pays, a permis d’importantes avancées dans la structuration et la modernisation du culte Vodun, tout en préservant sa sacralité.
Au terme de deux jours de travaux, du 11 au 12 octobre à Grand-Popo, dignitaires et hauts dignitaires Vodun ont adopté plusieurs résolutions destinées à harmoniser les pratiques et à améliorer l’image du culte. Parmi les décisions phares, le professeur Mahougnon Kakpo, président du Comité des Rites Vodun, cite « l’adoption d’une structure type de couvent Vodun, d’un cadre générique d’invocations et de sollicitations, et la réduction des scarifications corporelles aux seules strictement nécessaires, désormais à des endroits couverts par les vêtements. »
Le comité a également insisté sur la réduction des périodes d’internement des novices, afin de permettre à ces derniers de poursuivre leurs études ou formations professionnelles. D’autres mesures visent à assainir le cadre rituel, notamment l’interdiction de déposer les « vô » (rituels issus des consultations du Fâ) sur les voies publiques, la désignation de préposés à l’hygiène dans les couvents et la révision des pratiques sacrificielles en public.
« Cet atelier est un grand pas posé vers la labellisation des pratiques, des rites et des couvents Vodun, pour que ce domaine culturel et cultuel demeure un atout national et international, et participe au développement du tourisme religieux », a affirmé le professeur Kakpo.
Les participants ont également approuvé la proposition d’un symbole provisoire du Vodun, fruit de ces premières assises. Pour plusieurs dignitaires, cette initiative marque une étape historique. « Si cette occasion nous avait été donnée depuis longtemps, le Vodun ne serait pas dans l’état actuel. Nous remercions le président Patrice Talon et le comité des rites Vodun », a confié Togbé Abla-Gbidi Yekou, l’un des participants.
Même son de cloche chez Togbé Toffa, secrétaire général du Haut Conseil du Vodun Mami-Dan du Bénin, « Nous sommes venus préparer la constitution du Vodun. Il faut que chacun accepte les changements qui s’annoncent, car il est temps d’évoluer et d’abandonner certaines pratiques dépassées. »
En attendant la deuxième phase prévue dans le Nord du Bénin, les acteurs du culte saluent un processus inédit de reconnaissance et de valorisation du patrimoine Vodun, longtemps marginalisé mais aujourd’hui en pleine renaissance grâce à une volonté politique assumée.
Romain HESSOU
