L’Université d’Abomey-Calavi s’apprête à accueillir la 5ème édition du Symposium International sur l’Équité et l’Égalité de Genre en Afrique (SIEEGA) en 2026, après celle organisée à l’Université Senghor d’Alexandrie en Égypte. Ayant pris part aux travaux à Alexandrie, la présidente de l’Association des Femmes pour l’Education la Formation et la Recherche Scientifiques), la Professeure Monique Ouassa Kouaro revient sur les enjeux de cet événement et les bénéfices attendus pour l’UAC.

L’Evènement Précis : Vous étiez à Alexandrie il y a quelques semaines au Symposium International sur l’Equité et l’Egalité de Genre en Afrique (SIEEGA). Quels étaient les objectifs de ce symposium ?
Prof. Monique Ouassa Kouaro : Merci Monsieur le journaliste, les objectifs étaient nombreux et visent à la promotion du genre en vue de la réduction des inégalités de genre fortement visibles dans nos sociétés en proie à l’extrémisme violent. Les objectifs majeurs de ce symposium se résument en quelques objectifs spécifiques qui ne sont rien d’autres que d’offrir un cadre dédié en vue de créer une saine émulation permettant le partage d’expérience entre enseignants-chercheurs, experts, élèves, étudiants, et tous les corps constitués, de faire un plaidoyer à l’endroit des autorités compétentes, pour une adoption des politiques et stratégies inclusives réussies, dans le cadre de la résolution des conflits notamment la prévention de l’extrémisme violent et le terrorisme, de créer un cadre de collaboration entre le monde scientifique et les décideurs politiques, d’identifier et analyser les nouvelles stratégies de lutte et opportunités (ressources) nécessaires à la promotion de l’équité et l’égalité des sexes en Afrique, de réaliser un catalogue de solutions endogènes, innovantes et concrètes, afin de contribuer efficacement à la prévention de l’extrémisme violent en Afrique Réaliser une campagne de sensibilisation et de valorisation du label égalité professionnelle dans les Forces de Défenses et de Sécurité (FDS) et puis de publier un ouvrage collectif d’articles scientifiques sur le thème : « Genre et extrémisme violent en Afrique ».
Ces objectifs ont été atteints ?
Oui ces objectifs ont été atteints en partie. Mais, il reste la publication de l’ouvrage collectif issu des riches communications des participants à ce symposium.
La professeure LEZOU KOFFI Aimee- Danielle, coordonnatrice du Programme Thématique de Recherche : Langues, Sociétés, Cultures et Civilisation (PTR-LSCC) du CAMES a joué un rôle de premier plan à l’occasion de ces assises. Qu’en dites-vous, madame la Doyenne ?
Effectivement, la coordonnatrice du PTR-LSCC du CAMES a été la cheville ouvrière de ce symposium. Elle a grâce à son leadership transformationnel conduit le processus à son terme et s’active en ce moment avec les femmes scientifiques des 9 différents pays participants à ce symposium, à la publication de l’ouvrage collectif sur « « Genre et extrémisme violent en Afrique ».
Il est à constater que l’Uac a été honorée par le symposium pour l’organisation de la prochaine édition au Bénin. Comment cela a été décidé et qu’est-ce qui a milité dans le choix de l’Université d’Abomey-Calavi ?
Oui, l’UAC a été désigné pour abriter le prochain colloque grâce au leadership éclairé de la délégation béninoise avec à sa tête Dr BABADANKPODJI Pascaline, présidente de l’Observatoire Genre de l’Université d’Abomey-Calavi et toujours avec le soutien de la coordonnatrice du PTR-LSCC du CAMES, Professeure LEZOU Koffi Aimée-Danielle et présidente du comité scientifique du symposium. Nous saluons ici aussi, le soutien du président du Bureau International de la Femme et de l’Enfant professeur Beugré, Damas MIEZAN de l’Université Houphouêt Boigny d’Abidjan de la Côte-d’Ivoire et le parrainage de l’AUF via l’Université Senhgor d’Alexandrie. C’est grâce aux actions concertées de ces différents acteurs et de l’équipe béninoise que le prochain symposium sera organisé à l’Université d’Abomey-Calavi.
Que gagnera l’Uac en organisant ce symposium ?
L’UAC mettra en valeur ses talents scientifiques d’organisation de grands événements scientifiques de cette envergure et aussi valorisera le potentiel de recherche de ses enseignants -chercheurs aux côtés de leurs pairs en partageant leurs résultats de recherche à l’International. Cet évènement scientifique qu’organisera l’UAC sera couronné aussi par la publication d’un ouvrage scientifique.
Les femmes jouent un rôle important dans la science. En tant que présidente de l’AFEFRES, qu’attendez-vous de ces femmes sur les questions du genre liées à la sécurité ?
En tant que présidente de AFEFRS-Bénin, c’est d’offrir à cette communauté de femmes scientifiques l’opportunité et un espace de partage et de présentation de leurs travaux de recherches et les solutions envisagées pour enrayer le phénomène de la crise sécuritaire en confrontant leurs réalités à celles de leurs pairs scientifiques qui viendront des autres universités régionales et internationales.
Comment vous vous préparez pour accueillir cette initiative ?
La préparation se fait déjà par cette interview que vous nous accordez. C’est une opportunité rêvée de diffuser ce prochain symposium scientifique qui aura lieu à l’Université d’Abomey-Calavi. Nous sensibilisons déjà nos collègues femmes scientifiques à y participer et nous faisons le plaidoyer auprès des autorités rectorales et ministérielles pour nous accompagner au moment opportun.
Comment voyez-vous la coopération entre l’UAC et l’Université Senghor d’Alexandrie ?
La collaboration entre l’UAC et l’Université Senghor d’Alexandrie se porte bien grâce au leadership de nos autorités rectorales qui ont su nouer différents partenariats de recherche, d’apprentissage et de réseautages entre enseignants et chercheurs des deux universités depuis des lustres.
Avez-vous un mot à l’endroit des autorités universitaires d’Abomey-Calavi ?
Oui, je voudrais encore une fois, remercier le recteur et toute l’équipe rectorale, qui grâce à leur proactivité ont su anticiper en créant des structures de promotion du genre à l’Université d’Abomey-Calavi dont l’impact va au-delà de nos frontières. Je citerai en exemple le programme quinquennal d’Appui Institutionnel Belge a l UAC, P 5/AI_UAC–ARES et son volet genre. J’évoquerai aussi la facilitation des activités par le rectorat de l’AFEFRS-Bénin, qui est une association de femmes scientifiques qui travaillent sur toutes les 4 universités publiques du Bénin avec pour objectif d’encourager les filles à embrasser une carrière scientifique et aussi à promouvoir et à renforcer les capacités des femmes scientifiques au cours de leur carrière.