
Les Rencontres Cinématographiques de Cotonou (ReCiCo), 5e édition, s’ouvrent ce samedi 27 septembre 2025, au Palais des Congrès. Et à quelques heures de son lancement officiel, les organisateurs ont tenu une conférence de presse, le vendredi 26 septembre à Fidjrossè, au siège de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac). A cette occasion, ils ont levé un coin de voile sur les tenants et les aboutissants de ce rendez-vous cinématographique béninois et africain.
D’abord, ils ont précisé que c’est autour du thème : « Cinéma et immigrations : enjeux, défis et perspectives » que cette 5e édition des ReCiCo se déroulera du 27 au 4 octobre.
«On y aura la présence de nombreuses figures du cinéma africain», a déclaré Dimitri Sètondji Fadonougbo, Directeur général des ReCiCo dans son mot introductif. Il a, ensuite, rappelé l’ambition centrale de la rencontre. Et selon lui, à travers cette initiative, le Bénin ambitionne de repositionner le cinéma africain dans la gouvernance mondiale du septième art. «L’Afrique existe bel et bien à travers ses histoires, de par ses auteurs qui travaillent de jour comme de nuit», a souligné le directeur délégué du ReCiCo qui explique que l’industrie cinématographique internationale évolue et que le continent africain doit cesser d’être spectateur pour affirmer son existence par ses récits et ses créateurs.

Pour sa part, le Directeur général de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac), William Codjo, a insisté sur les enjeux de cette semaine de la rencontre cinematographique au Bénin. Et pour lui, cela vise des dimensions économique et éducative dans domaine du cinéma. « En plus, le cinéma constitue un élément très important pour assurer l’éducation des peuples. Lorsqu’on finit le cursus scolaire et académique, le seul moyen par lequel on continue d’apprendre, c’est par la culture : les livres, le théâtre, les expositions, le cinéma surtout. C’est une sorte de prolongation de l’éducation. Investir dans la culture, c’est le faire dans l’éducation », a-t-il fait savoir, invitant les uns et les autres à accorder encore plus d’intérêt aux activités liées à la culture en général. Il a également rappelé les quatre priorités à savoir: rassembler les professionnels autour de projets structurants soutenus par le Fonds de développement des arts et de la culture, faire du Bénin une destination de tournage pour les grandes productions internationales, élargir le réseau de distribution afin de créer un véritable public du cinéma, y compris dans les zones rurales, et enfin installer un espace pérenne de promotion et de diffusion du cinéma béninois, identifiées par l’Adac pour renforcer son impact sur les sociétés dont elle défend le patrimoine.
Au cours de cette conférence de presse le Directeur du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), François Akouabou Adianaga, a martelé le soutien du plus grand festival de cinéma du continent aux rencontres qui se tiennent dès ce samedi. «La valorisation du cinéma africain passe nécessairement par la sauvegarde de la mémoire collective à travers la numérisation des archives et la mise en lumière, de ce fait, des moments forts de l’histoire des peuples. Si le cinéma va mieux, tous les autres arts iront mieux », a-t-il précisé avant d’indiquer : «comme le Fespaco au Burkina Faso, les ReCiCo doivent être un rendez-vous panafricain où chaque Africain se reconnaît et contribue à l’émergence du continent par l’image».
De son côté, le professeur sénégalais titulaire des universités, Maguèye Kassé, a fait part du rôle du cinéma dans la préservation de l’identité culturelle face à la mondialisation de plus en plus menaçante. «Seul le cinéma est capable de restituer la mémoire collective des peuples et d’empêcher l’effacement de leur histoire, compte tenu de la place qu’occupe cet art aujourd’hui». C’est alors qu’il a salué l’engagement du Bénin à investir dans cet outil qui est à ses yeux, une preuve de l’engagement des autorités à révéler l’univers cinématographique du pays à l’international, à l’instar d’autres pays africains.
A souligner que les ReCiCo sont plus d’une quarantaine de films en compétition à projeter, des conférences débats et des formations au profit des acteurs du secteur du cinéma. Le public est alors invité à aller découvrir la richesse du cinéma béninois.
Anselme HOUENOUKPO