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Paulin Akponna

Remaniement ministériel surprise: Paulin Akponna évincé après des propos controversés

Paulin Akponna

Un vent de changement a soufflé sur le gouvernement béninois ce jeudi, avec un réaménagement technique annoncé par décret présidentiel. Le ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Kingnidé Paulin Akponna, est remplacé par José Didier Tonato, une décision validée par le bureau de l’Assemblée nationale à la demande du président Patrice Talon. Ce limogeage, survenu moins de six mois après la nomination du désormais ex-ministre, fait suite à des déclarations publiques explosives qui ont scellé son sort, révélant une chute aussi rapide que spectaculaire.
Le 6 janvier 2025, Paulin Akponna, expert-comptable et membre du Bloc Républicain (BR), avait fait une entrée remarquée au gouvernement, succédant à Samou Séidou Adambi. Nommé à la faveur d’un réaménagement technique, Akponna, jusque-là ministre conseiller aux affaires économiques, prenait les rênes d’un ministère stratégique, doté d’un budget de plus de 203 milliards FCFA pour 2025. Sa mission : piloter des projets ambitieux comme la construction de centrales solaires et l’amélioration de l’accès à l’eau potable. Mais l’enthousiasme des débuts a vite cédé la place à la polémique.
Le 21 juin 2025, lors d’un déplacement à Parakou, Akponna a tenu des propos incendiaires contre son prédécesseur, Samou Séidou Adambi. Devant un public local, il a dénoncé des interruptions répétées dans la fourniture d’eau et d’électricité, attribuant ces dysfonctionnements à une « mauvaise gestion des fonds publics » sous Adambi. Plus grave, il a accusé certains acteurs politiques locaux, sans les nommer, d’avoir détourné « plusieurs milliards de francs CFA » destinés aux projets du Programme d’Action du Gouvernement (PAG). « Quand on sait que des fils de cette localité ont été mis devant la gouvernance en matière d’eau et d’électricité… des aventuriers politiques avec des ambitions démesurées, incapables d’honorer leurs petits mandats. », a-t-il dénoncé. Le ministre a assuré que les auteurs présumés de ces détournements « répondront de leur gestion » tôt ou tard.
Ces déclarations, qualifiant ces pratiques de « siphonnage du budget national », ont provoqué un tollé. Ce qui semblait être un cri d’indignation s’est retourné contre lui, son franc-parler devenant une arme à double tranchant.

Des tensions internes

Les propos de l’ex-ministre, bien que visant à galvaniser les populations, ont été perçus comme une attaque maladroite contre des figures influentes et ont mis en lumière des tensions internes au sein du Bloc Républicain. Moins d’une semaine après ce discours, le bureau de l’Assemblée nationale a donné son feu vert à son remplacement, un camouflet pour celui qui se voulait porte-voix de la transparence. Tôt ce jeudi 26 juin, il aurait vidé son bureau avant même la réunion prévue avec son cabinet, signe d’une sortie précipitée et empreinte d’amertume.
José Didier Tonato, nommé pour lui succéder, cumule désormais ce portefeuille avec ses fonctions actuelles de ministre du Cadre de Vie et des Transports, chargé du Développement Durable. Urbaniste chevronné et figure clé du gouvernement Talon, il est reconnu pour sa rigueur et son expertise dans la gestion de projets structurants. Ce cumul de responsabilités renforce son rôle central dans la mise en œuvre des ambitions de modernisation du Bénin, notamment dans les infrastructures et le développement durable.
Ce remaniement, bien que technique, révèle les exigences d’unité et de discipline au sein de l’exécutif béninois. Pour Paulin Akponna, l’aventure ministérielle s’achève sur une note douce-amère, son zèle réformateur ayant été éclipsé par un excès de parole.

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