
La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre 2025, est une occasion cruciale de sensibiliser le public aux problèmes de santé mentale dans le monde entier. Cette année, le thème central est « accès aux services de santé mentale en cas de catastrophes et d’urgences ». Mais qu’en est-il de la réalité dans notre pays, le Bénin ? Réfléchis sur cette interrogation, c’est commencé par reconnaître que la santé mentale est un sujet crucial qui nécessite une attention particulière au Bénin. Malgré les efforts déployés par les différents gouvernements, le pays est toujours confronté à de nombreux défis qui entravent l’accès aux soins de santé mentale et la promotion du bien-être psychologique de la population quand bien-même la santé mentale reste un droit universel.
La santé mentale : un droit universel
La santé mentale est un droit humain universel, étroitement lié à la dignité humaine et au bien-être global des individus. Elle est essentielle pour permettre aux individus de vivre une vie digne et de réaliser leur plein potentiel. Les troubles mentaux peuvent avoir un impact dévastateur sur la capacité d’une personne à fonctionner dans la société et à jouir de ses droits fondamentaux. De plus la santé mentale est un droit humain fondamental qui doit être protégé et promu pour tous, sans discrimination. C’est pourquoi, nous devons savoir que les personnes atteintes de troubles mentaux ont les mêmes droits que les autres et doivent être traitées avec respect et dignité. À partir de ce point de vue, chaque citoyen béninois doit savoir que sa santé mentale est étroitement liée à sa santé physique et à son bien-être global. La conséquence est de savoir que sa santé mentale est essentielle pour lui permettre de participer pleinement à la vie sociale et économique de son pays. Mais, constatons ensemble que les personnes atteintes de troubles mentaux sont souvent vulnérables aux violations des droits de l’homme, telles que la discrimination, la stigmatisation et la violence. La reconnaissance de la santé mentale comme un droit universel peut contribuer à protéger ces personnes contre ces violations. Sachons juste que la santé mentale est reconnue comme un droit humain fondamental dans plusieurs instruments juridiques internationaux, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention relative aux droits des personnes handicapées. C’est au regard de tout ceci que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que la santé mentale est un droit humain fondamental et que l’accès aux soins de santé mentale est essentiel pour le bien-être des individus et des communautés.
Les défis de la santé mentale au Bénin
Au Bénin, les défis sont nombreux. Les ressources humaines et financières pour la santé mentale sont souvent insuffisantes, ce qui rend difficile l’accès aux soins pour ceux qui en ont besoin. Le Bénin est donc confronté à un manque de ressources financières et humaines pour soutenir les programmes de santé mentale. Les infrastructures de santé mentale sont souvent insuffisantes et les professionnels de la santé mentale sont peu nombreux. De plus, la stigmatisation et la discrimination envers les personnes atteintes de troubles mentaux sont encore très présentes au Bénin. Cela peut entraîner une réticence à chercher de l’aide et à parler ouvertement de ses problèmes de santé mentale. A cela faut-il ajouter les croyances culturelles et traditionnelles qui peuvent influencer la perception de la santé mentale et des troubles mentaux. Certaines personnes peuvent attribuer les troubles mentaux à des causes surnaturelles ou à des sorts, ce qui peut retarder la recherche de soins appropriés et allonger les parcours thérapeutiques des malades. Signalons aussi que le Bénin manque de politiques et de législation spécifiques pour protéger les droits des personnes atteintes de troubles mentaux et pour promouvoir la santé mentale. Nous n’allons pas laisser de côté les défis de la formation et de la sensibilisation. À ce niveau, les professionnels de la santé et les communautés ont besoin de formation et de sensibilisation pour mieux comprendre les troubles mentaux et pour fournir des soins appropriés.
Les conséquences sont que les défis susmentionnés peuvent gravement influer la santé mentale et le bien-être des individus et des communautés. Les personnes atteintes de troubles mentaux peuvent être confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et à la marginalisation, ce qui peut aggraver leur état de santé mentale. Mais quels sont les biens fondés du thème de cette année ?
Le thème de cette année : un appel à l’action
Le thème de cette année, « accès aux services de santé mentale en cas de catastrophes et d’urgences », est particulièrement pertinent pour le Bénin. Les catastrophes naturelles, les conflits et les crises économiques peuvent avoir des impacts dévastateurs sur la santé mentale des populations. Il n’est plus à démontrer que le Bénin, à l’instar d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, fait face à des problématiques climatiques, sécuritaires et sanitaires qui révèlent les vulnérabilités environnementales, sociales, sanitaires et économiques de ses populations. Situé dans un environnement côtier, sa forte dépendance à l’agriculture et les défis climatiques majeurs auxquels il doit faire face menacent son développement durable. Les principaux risques climatiques identifiés au Bénin sont les précipitations irrégulières entraînant des poches de sécheresses et la désorganisation du calendrier agricole, l’élévation du niveau de la mer causant une érosion côtière accélérée, la hausse des températures provoquant un stress thermique accru et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes que sont notamment la sècheresse et l’inondation. Les huit secteurs les plus vulnérables sont l’agriculture, les ressources en eau, la santé, la foresterie, l’énergie, les zones côtières, les infrastructures et l’urbanisme et le tourisme. En parallèle, le contexte de violence extrémiste qui touche certaines régions du Sahel et d’Afrique de l’Ouest, se traduit par des attaques terroristes au nord du Bénin.Ces attaques engendrent un espace de grande insécurité surtout face à l’absence d’actions concrètes de prise en charge psychosociale augmentant ainsi la vulnérabilité des populations. Ces dernières se retrouvent face à une angoisse liée à des actes de violence et en proie aux dérivées psychiques de l’horreur de la violence : traumatismes complexes, des troubles du stress post- traumatique (TSPT) chez les populations et les soldats. Pour l’heure, devant l’extrémisme violent, la résilience communautaire, les inégalités sociales et les risques de marginalisation de certaines communautés ne cessent d’augmenter. Face à ces défis importants liés aux phénomènes climatiques, à l’extrémisme violent, aux crises sanitaires et aux catastrophes, qui affectent directement les populations vulnérables, il est essentiel de renforcer les services de santé mentale pour répondre aux besoins de la population.
Que pouvons-nous faire ?
Pour améliorer la situation de la santé mentale au Bénin, nous recommandons :
- Sensibiliser et informer : Organiser des campagnes de sensibilisation pour lutter contre la stigmatisation et informer le public sur les problèmes de santé mentale.
- Renforcer les services de santé mentale : Augmenter les ressources humaines et financières pour les services de santé mentale, notamment dans les zones rurales et défavorisées.
- Promouvoir la prévention : Mettre en place des programmes de prévention pour réduire les risques de troubles mentaux, notamment chez les enfants et les adolescents.
- Soutenir les familles et les communautés : Offrir un soutien aux familles et aux communautés pour les aider à prendre soin des personnes atteintes de troubles mentaux. Aussi faut-il mettre en place des structures pour gérer les crises et les catastrophes.
En cette Journée mondiale de la santé mentale, engageons-nous à agir pour améliorer la santé mentale au Bénin. Chaque action compte, et ensemble, nous pouvons faire une différence.