
Présente à Cotonou du 29 septembre au 9 octobre 2025, une délégation du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Frédéric Lambert, a conclu sa mission d’évaluation en saluant les performances économiques du Bénin et la bonne exécution des réformes engagées depuis trois ans.
Les échanges ont porté sur la septième revue du programme économique appuyé par le Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que sur la quatrième revue de l’accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). À l’issue des discussions, un accord a été trouvé entre les autorités béninoises et les services du FMI pour la conclusion de ces revues, sous réserve de l’approbation du Conseil d’administration de l’institution en décembre 2025.
« Les performances du Bénin dans le cadre du programme restent solides. Tous les objectifs quantitatifs à fin juin 2025 ont été atteints, avec une exécution budgétaire en ligne avec les objectifs du programme », a indiqué Frédéric Lambert. Selon lui, la résilience de l’économie béninoise s’est consolidée grâce à une politique macroéconomique saine et des réformes structurelles qui soutiennent la croissance.
Le FMI prévoit désormais une progression du PIB de 7 % en 2025, portée par le dynamisme de l’agriculture, du commerce et de la construction. L’ouverture prochaine du pôle agroalimentaire du Grand Nokoué et la reprise de la production pétrolière à Sèmè-Podji devraient renforcer cette tendance à moyen terme. Par ailleurs, le déficit du compte courant s’est réduit en 2024, soutenu par la baisse des importations de biens d’équipement liée au démarrage de la zone industrielle de Glo-Djigbé.
Sur le plan budgétaire, le Bénin poursuit sa convergence vers la norme communautaire de 3 % du PIB fixée par l’UEMOA. Cette discipline repose sur une meilleure mobilisation des recettes fiscales et une gestion rigoureuse des dépenses publiques. Le FMI note aussi la volonté des autorités de maintenir l’effort social, à travers des programmes renforcés dans l’éducation, la santé et la protection sociale.
Le projet de loi de finances 2026, actuellement soumis au Parlement, confirme cette orientation : maintenir la discipline budgétaire tout en soutenant les investissements structurants et les filets sociaux.
Enfin, la mission a échangé avec les autorités sur des mesures destinées à promouvoir une croissance inclusive, notamment la formalisation de l’économie, le développement des petites et moyennes entreprises et l’amélioration de la mobilisation des ressources internes.
Pour le FMI, le Bénin illustre aujourd’hui la capacité d’un pays africain à conjuguer réformes, stabilité et croissance dans un contexte mondial incertain.
Augustin HESSOU