Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Gbèhounou Vlavonou, vient de recevoir le titre de Docteur Honoris Causa, devenant ainsi le premier homme politique béninois à être honoré de cette distinction par l’Université Protestante de l’Afrique de l’Ouest (UPAO). Cette cérémonie solennelle, agrémentée par les chants de la chorale « Voix glorieuse », s’est déroulée le vendredi 3 octobre 2025 dans l’enceinte du Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, rassemblant de nombreuses figures du monde politique, administratif et universitaire. Cette reconnaissance marque un tournant significatif dans la carrière du nouveau Docteur, qui voit en cela la manifestation constante de la grâce divine dans son parcours.

L’Université Protestante de l’Afrique de l’Ouest compte désormais un nouveau membre parmi ses Docteurs honoraires. La journée a été ponctuée par plusieurs moments solennels : célébration religieuse, allocution d’ouverture, proclamation officielle de la décision académique, éloge du récipiendaire, revêtement de la toge universitaire, présentation du diplôme, inscription dans les registres de l’institution, allocution du nouvel honoré et échanges protocolaires accompagnés de prises de vue.

Parmi les invités de marque venus assister à cette investiture figuraient notamment : M. Victor Dassi Adossou, président de la Cour suprême, Mme Ismath Bio Tchané Mamadou, présidente de la Cour des comptes, M. Pascal Essou, Médiateur de la République, M. Edouard Loko, président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), l’honorable Labiou Amadou Djibril, Premier questeur, l’honorable David Godonou Houinsa, Deuxième secrétaire parlementaire, ainsi que M. Charlemagne Yankoty et Franck Okpeitcha, maires respectifs de Porto-Novo et d’Ifangni.

L’assistance comprenait également : Mme Apolline Vlavonou, épouse de l’honoré, leurs enfants, la famille élargie, les amis intimes et l’ensemble de la communauté parlementaire.

Ont également pris part à cette célébration œcuménique : le président du Conseil d’Administration de l’UPAO, le Recteur de l’établissement, les membres du Conseil scientifique doctoral, le Directeur de l’école doctorale de théologie, le corps enseignant de l’université, les Révérends pasteurs de l’Église Protestante méthodiste du Bénin, les Révérends pères et prêtres catholiques, ainsi que des représentants de l’administration douanière.

Une consécration empreinte de spiritualité

« La Providence divine ne m’a jamais fait défaut ». Tel est l’intitulé d’un livre publié par le nouveau Docteur en août 2020. Cette nouvelle marque de reconnaissance vient confirmer ses convictions, témoignant de l’action permanente de Dieu dans son existence. Durant l’office religieux, centré sur la parabole des talents tirée de l’évangile selon Saint Matthieu (25, 14-29), le célébrant a rendu grâce au Seigneur pour ses bienfaits dans la vie de M. Vlavonou, soulignant que cette distinction relève de la grâce providentielle. Selon lui, le choix de l’UPAO s’est porté sur le président Vlavonou en raison de son dévouement à la nation. Il a terminé en exhortant l’assemblée à s’inspirer du parcours de ce nouveau Docteur HC, qui a consacré ses compétences et son intelligence au service du pays.

Dans son allocution suivant la célébration religieuse, Timothée Agonma Gandonou, Recteur de l’UPAO, a exprimé la fierté et la gratitude de l’institution envers le lauréat. Selon lui, en attribuant ce titre prestigieux au président Vlavonou, l’UPAO a accompli un geste historique et rendu hommage à une personnalité d’envergure dont l’engagement politique et les réalisations constituent un véritable ferment pour le progrès et la stabilité sociale.

Avec cette distinction, Louis Gbèhounou Vlavonou devient la dixième personnalité honorée par l’UPAO et le premier responsable politique béninois à recevoir le titre de Docteur Honoris Causa. C’est ce qu’a confirmé Dr Maxime Sètondji Dossou, directeur de l’École doctorale de théologie de l’UPAO, lors de la proclamation officielle de la délibération.

L’éloge du récipiendaire a ensuite été prononcé par le professeur Jean-Claude Hounmènou, Vice-président de l’UPAO, représentant le Conseil scientifique et doctoral. Dans son intervention, l’honoré a été présenté selon trois dimensions : professionnelle, politique et académique. Après avoir évoqué le parcours professionnel de M. Vlavonou, le professeur Hounmènou a rappelé que « sur le plan politique, depuis 2003 jusqu’à aujourd’hui, il a été constamment réélu député par les électeurs de sa circonscription à six reprises. Lors de son cinquième mandat, il a accédé à la présidence de l’Assemblée nationale et a été reconduit à ce poste en 2023… ». Au-delà de sa stature d’homme public, le président Vlavonou représente le socle d’une famille, a souligné le vice-président de l’UPAO, avant d’évoquer son parcours académique : « La personnalité que nous célébrons aujourd’hui est un intellectuel épris d’études, d’enseignement et de recherche. C’est un pédagogue reconnu pour sa rigueur, un chercheur, un passionné de science et l’auteur de nombreuses publications… ».

Un hommage partagé

Prenant la parole à son tour, le nouveau Docteur Honoris Causa a manifesté sa reconnaissance envers l’UPAO pour lui avoir accordé ce titre qu’il consacre à l’Administration douanière, à l’Assemblée nationale et aux parlementaires. Le président Vlavonou a salué le courage et la clairvoyance de l’UPAO :

« Être honoré du titre de Docteur Honoris Causa – Docteur pour l’honneur de la cause – constitue une distinction qui me bouleverse profondément, d’autant que, selon mes informations, je suis le premier à recevoir ce titre honorifique de votre université. Il ne s’agit pas d’une consécration individuelle, mais du symbole d’une reconnaissance collective pour l’engagement dévoué au service de la Nation et de l’idéal démocratique. Je tiens à saluer l’audace et la clairvoyance de l’UPAO, une institution qui, par son dévouement à la formation éthique et intellectuelle, incarne l’espérance d’une Afrique de l’Ouest éclairée. En effet, rappelons-le, l’excellence professionnelle, l’implication sociale, la recherche du bien commun et la promotion de la paix constituent des valeurs que vous transmettez à la jeunesse à travers les enseignements dispensés dans votre prestigieuse université. À cet égard, vous représentez un laboratoire des consciences et un creuset d’élites dont notre sous-région a besoin pour son essor. C’est pourquoi, Monsieur le Recteur, je vous sais gré de m’accueillir symboliquement dans votre illustre établissement. Cette distinction honore également l’Administration douanière et particulièrement l’École Nationale des Douanes, l’Assemblée nationale que j’ai l’honneur de diriger, tous les députés, ainsi que les fonctionnaires parlementaires qui, quotidiennement, travaillent au renforcement de notre État de droit. »

Savoir et pouvoir : un dialogue nécessaire

Poursuivant son discours, le nouveau Docteur HC a développé sa réflexion sur les liens essentiels devant unir le monde académique et l’exercice du pouvoir politique. Cette vision l’a notamment conduit, dans le cadre parlementaire, à fonder l’Institut parlementaire du Bénin (IPaB) consacré, selon ses termes, à la recherche parlementaire :

« L’Université et l’Assemblée nationale, bien que de natures différentes, partagent une mission fondamentale : celle de bâtir l’avenir. L’une forme les intelligences, l’autre élabore les législations. C’est d’ailleurs pour cette raison évidente, outre mon attachement à la formation et à la recherche, que j’ai institué ici, à l’Assemblée nationale, l’Institut parlementaire du Bénin (IPaB), qui poursuit des objectifs similaires. »

Pour étayer sa position, il a ajouté que, compte tenu des enjeux auxquels la sous-région fait face, « le législateur nécessite l’expertise et la lucidité du milieu académique. Nous devons renforcer davantage les connexions entre la connaissance scientifique et les choix politiques. Le Parlement a pour mission de traduire les aspirations en normes juridiques ; l’Université a pour rôle d’alimenter ces aspirations par la recherche et la réflexion critique. Ce dialogue permanent constitue la clé de notre avancement collectif. »

Il a achevé son intervention par des recommandations adressées aux étudiants de l’UPAO et aux élèves de l’école des douanes, tout en rendant hommage à la Vierge Marie, dont l’Église catholique célèbre actuellement le mois.

Quid du titre « Docteur honoris causa »

Un docteur honoris causa désigne une personnalité à qui une université décerne un diplôme honorifique en reconnaissance de ses contributions exceptionnelles aux sciences, aux lettres, aux arts ou à la collectivité. Il s’agit d’un titre prestigieux qui exprime la reconnaissance publique pour l’apport remarquable d’un individu et consolide les relations de l’université avec des figures inspirantes. L’expression provient du latin et se traduit par « pour l’honneur ». Cette tradition existe depuis le XIXe siècle, notamment en France, où elle a été officiellement instaurée en 1918. Ce sont les établissements universitaires qui attribuent ce titre à des personnes ayant marqué de façon significative la culture, la science, l’art ou le progrès sociétal.

Fidèle KENOU