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Victor Topanou sur la présidentielle 2026 : « Le prochain président doit être une parfaite synthèse entre Soglo, Kérékou, Yayi et Talon » 

Prudent Victor Topanou, député à l’Assemblée nationale (9ème législature) et maître de conférences en sciences politiques était l’invité de l’émission  »L’INVITÉ » de ce dimanche 17 aout 2025 sur ESAE-TV portant sur le thème : « Fin de mandat de Patrice Talon ; succession ; code électoral et élections générales de 2026 ».

Une succession présidentielle dans le calme     

Prudent Victor Topanou estime que la préparation de la succession du président Patrice Talon s’effectue dans une sérénité inédite. Selon lui, depuis 1991, jamais à quelques mois d’une élection présidentielle le climat n’a été aussi « plat et calme ». Cette situation, a-t-il expliqué, découle des réformes du système partisan engagées depuis 2019, lesquelles conduisent en 2026 à l’organisation, pour la première fois, d’élections générales regroupant législatives, communales et présidentielles. Revenant sur la récente déclaration du chef de l’État affirmant avoir donné « tout de lui-même » durant ses deux mandats, l’invité d’ESAE-TV a affirmé que Patrice Talon était dans son rôle. « C’est un état d’âme personnel et sincère », a-t-il constaté, rappelant que l’évaluation du bilan appartient plutôt aux citoyens. Quant à la multiplication des apparitions publiques du président, Topanou y voit une façon de « faire un peu de politique » en fin de mandat, après neuf ans consacrés prioritairement au travail gouvernemental.

Interrogé sur la situation de l’opposant Joël Aïvo, son collègue universitaire, Topanou a confié avoir une pensée « humaine et sincère » pour lui. Toutefois, il a rappelé que les solutions politiques relèvent exclusivement du président de la République, à travers l’amnistie ou la grâce. Sur ce sujet sensible, il a reconnu l’existence probable de démarches « ultra confidentielles » visant à obtenir des avancées, tout en soulignant que ce n’est pas sur les plateaux télévisés que ce genre de dossier se règle. À la question d’un éventuel retour du populisme après le départ de Patrice Talon, le député s’est montré rassurant. Selon lui, les réformes et avancées sont telles qu’« aucun dirigeant ne pourra descendre en dessous de la barre placée par le président sortant ». Parmi les acquis cités : la digitalisation des services publics, la lutte contre la corruption et l’efficacité de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

Réforme du système partisan et rôle des partis : Concernant la succession politique, Prudent Victor Topanou a insisté sur le rôle des structures internes des partis de la mouvance : comité des sages, Haute direction politique (HDP) et Direction exécutive nationale (DEN). Celles-ci, selon lui, mèneront le processus de désignation du futur candidat, et non Patrice Talon seul, même si son influence demeure. Pour Victor Topanou, le successeur de Talon doit avoir certaines qualités. « La personne doit être une parfaite synthèse entre Soglo, Kérékou, Yayi et Talon », a indiqué l’invité d’ESAE-TV.

Au sujet du code électoral, vivement critiqué par l’opposition et une partie de la société civile, Topanou a défendu le principe des 20 % requis dans chacune des 24 circonscriptions électorales pour prétendre au partage des sièges. Pour lui, cette exigence vise à encourager l’émergence de partis véritablement nationaux. Il appelle à replacer « la conscience collective des électeurs » au cœur du débat, estimant que les Béninois sauront comprendre les enjeux et voter en conséquence. À ses yeux, les inquiétudes actuelles relèvent davantage d’hypothèses extrêmes que de la réalité. « Il y a cinq possibilités. On a dit 20%. Donc, pour avoir 100%, il faut cinq partis qui aient 20%, ça c’est l’hypothèse haute. (…) Mais entre cette hypothèse haute et l’hypothèse basse que vous retenez, où personne n’a 20 %, où seulement Les Démocrates ne l’ont pas, il y a d’autres intermédiaires. (…) Personne n’évoque l’hypothèse où 4 ont 20%, personne n’évoque l’hypothèse où 3 ont 20%. On n’évoque même pas l’hypothèse où 5 peuvent avoir 20%. On n’évoque que les deux dernières hypothèses. C’est ça qui est un peu curieux dans la démarche. Comment ça se fait que de façon collective, on ne s’en tient qu’à ça ? Parce que quand on a fini de dire ça, on fait abstraction d’une réalité démocratique. C’est comme si ceux qui font cette critique ne sont pas vraiment Démocrates », a fait observer le député Topanou.

Augustin HESSOU

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