
Une initiative majeure a marqué ce jeudi 19 juin 2025 le département du Couffo . L’Agence Nationale pour l’Emploi (AnpE) a organisé à Dogbo, précisément à la Salle de conférence de l’arrondissement de Dogbo-Tota, une séance d’information et de sensibilisation dédiée au volontariat. Cet événement, une première dans la région, s’inscrit dans une démarche plus large de l’AnpE visant à impacter l’ensemble des cinq autres communes du Couffo, soulignant l’importance de cet engagement libre et volontaire au service de l’intérêt général, dénué de toute contrepartie financière.
La journée a été rythmée par deux communications clés, apportant un éclairage essentiel sur la mission de l’AnpE et la nature profonde du volontariat.
Promotion du volontariat
La première communication a été animée par Fifamè Lucrèce AGOSSOU, cheffe de l’Antenne AnpE du département du Couffo, et Colombe DOYIGBE MOUSTAPHA, Directrice des Ressources Humaines en charge du volontariat à l’AnpE. Elles ont conjointement présenté l’offre de service de l’AnpE, en insistant sur ses attributions en matière de volontariat.
Fifamè Lucrèce AGOSSOU a détaillé les trois axes d’intervention de l’AnpE : l’intermédiation, les mesures actives et la mise en œuvre de Projets/Programmes. Elle a particulièrement mis en lumière la territorialisation de l’emploi, soulignant le rôle crucial des Responsables des Unités Locales de Promotion de l’Emploi (RULPE) présents dans les 77 mairies du pays.
Colombe DOYIGBE MOUSTAPHA a, quant à elle, offert une définition claire et concise du volontariat : « L’engagement libre et volontaire au service de l’intérêt général, sans recherche de contrepartie financière. » Elle a ensuite distingué trois types de volontariat : le volontariat formel, mis en place par l’État (incluant des programmes comme le Volontariat d’Échanges et de Mobilité, le projet Talents Africains à l’International, et le Programme d’Appui au Développement des Écosystèmes nationaux de Volontariat en Afrique – DENVA) ; le volontariat non formel, porté par les organisations de la société civile ; et le volontariat traditionnel ou coutumier, issu des actions individuelles au sein des communautés.
La Directrice des Ressources Humaines a également insisté sur les droits et devoirs des volontaires, ainsi que sur la déontologie qui encadre cet engagement. Le respect de la dignité humaine, l’intégrité, la solidarité et la responsabilité sociale sont les piliers éthiques qui guident l’action des volontaires, garantissant une démarche constructive et respectueuse.
Un moment fort de la séance a été la présentation du Programme de Volontariat pour la Promotion de l’Éducation de la Femme. Ce programme, une première pour l’AnpE, déploie 60 volontaires sur le terrain avec l’ambition de renforcer les compétences des femmes, de lutter contre les inégalités et de prévenir les violences basées sur le genre. Face aux appréhensions, Colombe Doyigbé a rassuré : « Il ne s’agit pas de perturber les équilibres existants, mais de permettre aux femmes de mieux s’impliquer dans les responsabilités familiales, dans un esprit de respect et de collaboration. »
Un engagement volontaire
La deuxième communication, présentée par Joseph HOUETO, Sociologue Spécialiste de Gestion des Associations, a porté sur la gestion des projets par les volontaires. Il a défini ce qu’est un projet, ses caractéristiques dans le cadre du volontariat, l’importance de la définition des objectifs, le cycle de vie d’un projet et les éléments essentiels à sa réussite. Joseph HOUETO a souligné : « Un volontaire doit pouvoir rédiger et mettre en œuvre des projets communautaires dans sa localité pour montrer son engagement citoyen. »

Les témoignages et interventions ont renforcé l’idée que le volontariat est un puissant levier de développement personnel et communautaire. Fifamè Lucrèce AGOSSOU a rappelé que « le volontariat permet aux jeunes de développer non seulement des compétences techniques, mais aussi des compétences comportementales, ces soft skills qui font aujourd’hui la différence sur le marché de l’emploi. » Marcelin SOGNON, 1er Adjoint au Maire de Dogbo, a ajouté : « Le volontariat, ce n’est pas qu’on vous envoie quelque part pour vous débrouiller. C’est une opportunité pour se former, acquérir des compétences techniques et comportementales, et s’enrichir de la culture d’ailleurs. Le volontariat, c’est accepter d’aller là où on a besoin de vous. » Il a conclu en affirmant que « Aller ailleurs, c’est découvrir des besoins non satisfaits, y répondre et devenir entrepreneur. Le volontariat, c’est une école de leadership et d’innovation sociale. »
L’enthousiasme des participants était palpable, à l’image de DANSOU Bertin, entrepreneur agricole, qui a déclaré : « Je réalise que le volontariat est un véritable tremplin pour les jeunes. Je veux m’engager pour aider les autres et contribuer concrètement au développement de ma communauté. » Cette séance à Dogbo marque ainsi le début d’une série d’actions prometteuses pour l’essor du volontariat dans le Couffo, et au-delà, pour le développement du Bénin.