Portée par la montée en puissance de la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), l’économie béninoise continue d’inspirer confiance. L’agence américaine S&P Global Ratings a confirmé, le 17 octobre 2025, la note souveraine du Bénin à ‘BB-/B’ avec perspective positive, saluant la solidité des réformes et la stabilité de la transition politique.

C’est une nouvelle marque de reconnaissance internationale pour le modèle économique béninois. Dans son rapport du 17 octobre 2025, S&P Global Ratings a confirmé la note souveraine du Bénin à ‘BB-/B’, assortie d’une perspective positive, citant en tête de ses arguments le rôle déterminant de la GDIZ dans la transformation structurelle de l’économie nationale.
L’agence prévoit une croissance moyenne de 6,1 % du PIB entre 2025 et 2028, largement soutenue par la montée en puissance de la GDIZ, devenue le principal levier industriel du pays. La zone, qui attire des investisseurs de plus de 15 pays, exporte désormais des produits manufacturés à forte valeur ajoutée, générant des milliers d’emplois directs et indirects.
S&P salue également la diversification progressive de l’économie béninoise autour de la GDIZ, du port de Cotonou, et des futurs projets pétrolier et aurifère de Sèmè et Perma. Cette dynamique, combinée à une discipline budgétaire exemplaire et à la stabilité politique, place le Bénin parmi les économies les plus crédibles de la région.
Sous la houlette du ministre des Finances Romuald Wadagni, le pays a maintenu un déficit à 2,9 % du PIB en 2025, tout en réduisant la dette publique sous la barre des 40 % du PIB à l’horizon 2028. La gestion rigoureuse de la dette, l’amélioration du climat des affaires et la digitalisation des recettes fiscales renforcent la confiance des investisseurs internationaux.
Dans son rapport, l’agence souligne que le Bénin « entre dans une nouvelle phase de développement » et que la continuité des politiques économiques sera déterminante pour maintenir la confiance des investisseurs. L’adoption en juillet dernier de la “Vision 2060”, plan stratégique de long terme voté à l’unanimité par le Parlement, illustre la volonté d’inscrire l’économie nationale dans une logique de planification durable, au-delà des cycles politiques. Cette approche, que Wadagni a largement inspirée, consolide le positionnement du Bénin comme l’un des États les plus réformateurs de la région.
S&P note également que le Bénin reste exposé à certaines fragilités : une économie encore étroite, une dépendance au commerce avec le Nigeria (72 % des exportations) et des tensions sécuritaires au nord du pays. Mais ces risques sont compensés par une gouvernance économique jugée « prévisible, prudente et techniquement compétente ». L’agence estime que la transition politique, loin de freiner les réformes, pourrait ouvrir un nouveau cycle d’investissement, notamment à travers un troisième Programme d’Action du Gouvernement (PAG III) et un nouveau programme FMI attendu après les élections d’avril 2026.
Sur le plan régional, le Bénin conserve une place de choix. Avec sa note ‘BB-/B’ et une perspective positive, il se situe au deuxième rang des souverains les mieux notés de l’UEMOA, juste derrière la Côte d’Ivoire (‘BB’ stable). S&P reconnaît que le pays a atteint un statut de crédibilité rare dans la région, à la fois par la qualité de sa politique macroéconomique et par sa stabilité institutionnelle. L’ancrage monétaire au sein de l’UEMOA et la politique de la BCEAO, qui maintient l’inflation autour de 2,3 %, renforcent ce climat de confiance.
Pour S&P, la GDIZ symbolise à elle seule le succès du modèle économique béninois : une plateforme industrielle intégrée, tournée vers l’exportation et la création d’emplois durables. En confirmant la note ‘BB-/B’ avec une perspective positive, l’agence consacre la GDIZ comme pilier de la croissance et confirme la solidité d’un pays en pleine ascension, prêt à rejoindre la Côte d’Ivoire au niveau ‘BB’ dès 2026.
Augustin HESSOU