
Le Secrétariat Permanent de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SP-SNIF) a organisé, le mercredi 3 septembre 2025, une séance d’information et d’appropriation à l’intention des professionnels des médias. La rencontre, tenue dans la salle de réunion du Cabinet du Ministre d’État chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, a permis aux journalistes de mieux comprendre les enjeux de la SNIF, ses objectifs, ses réalisations et ses perspectives. Adoptée en Conseil des ministres le 29 mars 2023, la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière constitue une réponse structurée aux défis d’accès aux services financiers formels. Son Secrétariat Permanent a été installé le 2 août 2024 par le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané qui a également installé le Comité de pilotage en octobre de la même année. Depuis, plusieurs initiatives ont été lancées, dont le démarrage officiel de la stratégie le 31 octobre 2024.
Une ambition claire : réduire la pauvreté par l’inclusion
Le Secrétaire permanent, Romulus Biokou, a rappelé la finalité de la SNIF. « En incluant toutes ses populations exclues dans le secteur formel financier, nous permettons à tous ceux-là d’être des agents économiques dans le système économique de notre pays », a-t-il insisté. Le SP-SNIF, bras opérationnel de la stratégie, a pour mission de coordonner, suivre et évaluer sa mise en œuvre, de vulgariser ses principes, mais aussi d’assurer la réalisation des études et réformes nécessaires pour son efficacité.
La vision est précise : à l’horizon 2027, chaque citoyen doit bénéficier d’une éducation financière adaptée et avoir accès, dans un cadre légal sécurisé, à des produits et services financiers répondant à ses besoins. Trois programmes structurent cette ambition. Il s’agit de l’amélioration de la gouvernance et de l’écosystème financier, du développement de l’offre de produits et services financiers et du programme national d’éducation financière. Les budgets de ces trois programmes s’élèvent respectivement à 6.250.000.000 FCFA ; 8.500.000.000 FCFA et 9.500.000.000 FCFA. Le coût global de la SNIF s’élève donc à 24.250.000.000 FCFA, financé à 51 % par l’État béninois et à 49 % par d’autres partenaires.

Vers les Journées Nationales d’Inclusion Financière
En prélude aux prochaines étapes, Cendrine Ayayi, chargée du développement de l’offre des produits et services financiers, a présenté les Journées Nationales d’Inclusion Financière (JNIF), prévues les 9 et 10 octobre 2025 au Palais des congrès de Cotonou. L’événement réunira plus de 1000 participants autour d’échanges, de panels, de témoignages et d’une foire dédiée aux produits financiers. Ces journées répondent à un constat. Malgré l’existence de nombreuses offres bancaires, d’assurances, de microfinances et de FinTech, les produits proposés ne correspondent pas toujours aux besoins des populations, notamment les plus vulnérables. « Ces produits et services qui sont proposés ne suivent pas toujours une éducation financière appropriée. Ce qui fait que les populations, et notamment les populations les plus vulnérables, les jeunes, les femmes, les artisans, les personnes âgées, sont parfois arnaquées », a souligné Cendrine Ayayi.
Les JNIF se veulent ainsi pédagogiques et participatives. Elles permettront de renforcer la gouvernance du secteur, de sensibiliser les populations sur leurs droits et sur les innovations financières disponibles, mais aussi de créer un cadre de concertation entre acteurs publics et privés.
Un levier pour la visibilité et l’impact de la SNIF
La tenue de ces journées s’annonce comme un jalon majeur dans la vulgarisation de la stratégie nationale. « Ces journées seront un canal efficace de mise en œuvre de la stratégie nationale d’inclusion financière », a insisté Cendrine Ayayi qui précise que la mobilisation des médias sera décisive avant, pendant et après l’événement. Il faut noter qu’avec la SNIF et les JNIF, le Bénin affirme sa volonté de faire de l’inclusion financière un véritable moteur de développement et de réduction de la pauvreté.
Augustin HESSOU

