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Révision de la constitution : Voici les raisons évoquées pour l’instauration d’un Sénat

Deux ans après la révision constitutionnelle de 2019, la question d’une nouvelle retouche de la Loi fondamentale refait surface. Les députés Assan Séibou et Aké Natondé, présidents des groupes parlementaires Bloc Républicain et Union Progressiste Le Renouveau, ont déposé le vendredi 31 octobre 2025 une proposition de loi visant la création d’un Sénat au Bénin.

Pour les deux élus, il s’agit de formaliser un rôle déjà assumé de manière informelle par d’anciens dirigeants du pays. « Chaque fois qu’il y a une situation, nous faisons appel à nos anciens chefs d’État, à nos anciens présidents d’institution… Il faut trouver un creuset où ils peuvent se retrouver tous. Et ça s’appelle le Sénat », a expliqué l’honorable Assan Séibou dans un entretien exclusif accordé à Bip Radio. « Nous ne pouvons pas terminer cette législature sans oser demander la révision de la Constitution pour que cet organe-là apparaisse. »

Un Sénat composé de « figures d’expérience »

Dans cette future chambre haute, si le texte était adopté, siègeraient des anciens présidents de la République, de l’Assemblée nationale, de la Cour constitutionnelle ainsi que des représentants des forces de défense et de sécurité. Un choix assumé par Aké Natondé, « Ce ne sont peut-être plus des élus, mais ce sont des personnes-ressources que nous avons toujours appelées au secours pendant les moments de crise. Il faut formaliser cela et ne pas attendre que les crises se présentent avant de les appeler. »

Selon lui, ce Sénat serait également doté d’un rôle d’arbitrage législatif, notamment en cas de désaccord persistant entre le Président de la République et l’Assemblée nationale. « On considère que ces sages ont l’expérience nécessaire pour distinguer le bon grain de l’ivraie », précise-t-il.

 

L’autre grande innovation du texte concerne le calendrier politique. La proposition renforce la notion de « trêve politique » déjà introduite en 2019 avec l’instauration d’une année électorale unique. Le but ? Éviter une campagne permanente, source selon les auteurs du texte de « cassure sociale » et de ralentissement du développement. « La pré-campagne ne peut pas durer cinq ans », insiste Aké Natondé. « Un an avant l’année électorale, on peut rouvrir la compétition. Pendant les quatre autres années, l’animation politique doit surtout concourir au développement de notre pays. »

Pour Aké Natondé, cette refonte fait partie des “réformes majeures” que la neuvième législature souhaite achever avant la fin de son mandat. « Il n’y a pas un moment pour bien faire ou mal faire. L’opportunité a toujours existé », soutient-il.

Romain HESSOU

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