
La phase pilote des transferts monétaires aux ménages pauvres du Bénin du Programme de Filets de Protection Sociale Productifs (PFPSP)-GBESSOKE a démarré le jeudi 18 Septembre 2025. Ainsi, l’ensemble des ménages ciblés dans les 12 communes pilotes couvrant l’ensemble des 12 départements, dès le vendredi 19 septembre, les fonds sur leur téléphone potable. Ces premiers transferts monétaires pour le compte de cette phase pilote affichent des résultats concrets.
Ils sont 20 621 bénéficiaires, dont 85 % de femmes, à avoir reçu la cagnotte globale de 208 272 100 FCFA mobilisés pour ce premier mois. Et il en sera ainsi chaque mois pendant neuf mois. Un appui productif supplémentaire de 50.000 FCFA soit 2,08 milliards FCFA est prévu au 6ᵉ et 9ᵉ mois pour soutenir les AGR. Au terme de cette phase pilote de la première cohorte, c’est environ 4 milliards Fcfa déjà mobilisés qui iront vers les populations des 12 communes pilotes. Selon les informations, le programme est prévu pour s’étendre à toutes les 77 communes, au fur et à mesure que les travaux évoluent pour la certification des ménages bénéficiaires par l’INStaD. Cette initiative vise à sortir durablement les ménages les plus vulnérables de la pauvreté, en combinant aide financière immédiate et accompagnement productif.
Avant ce démarrage, le programme a suivi une phase préparatoire méthodique qui témoigne de son sérieux à savoir : la certification des ménages bénéficiaires ; la distribution gratuite de cartes SIM sécurisées destinées à recevoir les transferts électroniques ; la mise en place des organes communautaires de gestion des plaintes pour recueillir et traiter de manière équitable, efficace, transparente et participative, les plaintes et doléances dans le cadre de l’exécution des activités du programme ; la sensibilisation des acteurs et communautés sur les enjeux environnementaux et sociaux du Programme dans les 12 communes pilotes. Ce processus rigoureux, salué par les partenaires techniques et financiers, fait de GBESSOKE un modèle de gouvernance sociale.
Malgré une croissance économique soutenue (6,7 % en 2018 et 6,9 % en 2019), le Bénin compte encore 38,5 % de sa population sous le seuil de pauvreté, avec une prévalence de 44,2 % en milieu rural. Face à ce constat, le Gouvernement a fait du volet social une priorité du Programme d’Action 2021-2026. « Avec GBESSOKE, nous passons d’une logique d’assistance à une dynamique de résilience économique. Ces transferts sont un tremplin pour que chaque bénéficiaire devienne acteur de son propre développement », a souligné Véronique TOGNIFODE, Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, lors de sa descente à Za-Kpota, à l’occasion de la campagne de distribution des cartes Sim aux bénéficiaires. Le programme ambitionne d’accompagner 150 000 ménages pauvres extrêmes, soit près d’un million de Béninois, grâce à ces transferts monétaires non remboursables assortis d’un suivi rapproché ; appui au développement d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour stimuler l’autonomie économique ; la mise en place de Guichets Uniques de Protection Sociale (GUPS), qui passeront de 85 à 120 sur tout le territoire ; relèvement économique de 10.000 ménages victimes d’inondation.
Ce programme ne se limite pas à un simple transfert d’argent. Il s’inscrit dans une stratégie plus large du Ministère des Affaires Sociales de la Microfinance qui inclut le Projet ARCH (assurance maladie, crédit, formation), le Microcrédit Alafia et autres programmes mis en œuvre par d’autres sectoriels. Ces programmes complémentaires font du Bénin une référence régionale en matière de protection sociale, en combinant inclusion financière, autonomisation économique et résilience face aux crises. L’originalité du programme réside dans son caractère productif : les transferts sont accompagnés d’un suivi personnalisé grâce au réseau de proximité constitué des Relais Communautaires et des GUPS afin que les bénéficiaires puissent investir dans des AGR et renforcer leur capital humain. Cette approche réduit la dépendance et transforme l’aide en véritable moteur de développement communautaire. Au-delà de la phase pilote, le Gouvernement prévoit une montée en puissance progressive afin de toucher l’ensemble des ménages éligibles. L’appui de la Banque mondiale et l’engagement des collectivités locales renforcent la crédibilité de cette démarche. GBESSOKE marque un tournant dans la gouvernance sociale du pays. Il illustre la volonté du Bénin de traduire sa croissance économique en bien-être partagé et de placer la solidarité au cœur de l’action publique. En gros, GBESSOKE n’est pas qu’un programme : c’est la preuve que le développement économique et la justice sociale peuvent avancer de concert.
Anselme HOUENOUKPO

