
L’introduction à l’Assemblée nationale du projet de révision de la Constitution visant, entre autres, la création d’un Sénat au Bénin continue de susciter des réactions. Dans un message rendu public le samedi 1er novembre 2025, Célestine Zanou a fait part de ses vives préoccupations sur cette réforme institutionnelle engagée par les élus de la majorité.
S’appuyant sur ce qu’elle qualifie de « devoir patriotique », Célestine Zanou estime qu’il lui revient de se prononcer sur un changement qui, selon elle, pourrait peser lourdement sur l’avenir politique du pays. « Je prends la parole afin d’éviter de me rendre par mon silence complice de ce qui se trame contre le Bénin et son peuple », a-t-elle déclaré, invoquant notamment les articles 15 et 23 de la Constitution pour légitimer sa démarche.
Le projet de révision introduit au Parlement prévoit l’instauration d’une « seconde chambre ». Le futur Sénat serait composé, d’anciens présidents de la République, d’anciens présidents de l’Assemblée nationale, d’anciens présidents de la Cour constitutionnelle ou encore d’anciens chefs d’état-major des armées. Pour Célestine Zanou, une telle configuration pourrait redessiner l’équilibre institutionnel établi depuis 1990. Elle évoque une « technique politique méthodiquement manipulatrice » qui pourrait conduire à « une nouvelle République avec des conséquences politiques sismiques ».
Célestine Zanou s’adresse également aux personnalités susceptibles de faire partie de cette future institution. Elle leur demande de ne pas cautionner une réforme qu’elle considère comme une menace pour les acquis démocratiques du Bénin. « Ce n’est pas au soir de sa vie qu’on s’invente une vie de dictateur ou de suppôt de dictature », lance-t-elle, affirmant que leur silence serait interprété comme un soutien implicite à la réforme. « Le peuple veut vous entendre », insiste-t-elle, en référence aux anciens présidents qui ont participé aux luttes démocratiques des dernières décennies.
Romain HESSOU

