Au dernier conseil des ministres, le gouvernement a pris d’importantes décisions, dont celles liées à l’industrie du cinéma au Bénin, la construction imminente de nouveaux lycées techniques, des infrastructures sécuritaires et autres dans les zones frontalières….  Invité ce week-end sur Radio Cotonou, le porte-parole du gouvernement Wilfried Houngbédji a apporté d’amples clarifications sur toutes ces mesures annoncées.

 Un projet de loi relative à l’industrie du cinéma et de l’image animée en République du  Bénin a  été adopté au dernier conseil de ministres et sera transmis à l’assemblée nationale. Apportant des précisons à ce sujet  ce week-end sur Radio Cotonou, le porte-parole et secrétaire général adjoint du gouvernement, Wilfried Houngbédji a fait savoir avant tout, qu’il est nécessaire de commencer par structurer le secteur cinématographique au Bénin  au regard de  l’intérêt qu’il représente pour la société, mais également pour tous les atouts qu’un tel secteur bien entretenu, bien organisé, peut générer  pour un pays. « Personne aujourd’hui n’est étrangère  à tout ce que le gouvernement fait pour la promotion et le développement du secteur tourisme, culture et art. Et pour nous, c’est une logique que d’achever ce qu’il se fait déjà dans ce secteur en le dotant enfin  de textes actuels  qui tiennent compte de l’évolution du monde en la matière, sachant que les textes qui régissent le secteur jusqu’ici chez nous, datent vraiment de Mathusalem. » a-t-il relevé. Il a aussi indiqué que c’est un travail minutieux qui se préparait depuis longtemps. « Si on a mis 1 200 milliards de francs CFA d’investissements dans le secteur tourisme, culture et art depuis 2016, c’est justement parce que nous entendons bien structurer ce secteur pour en faire un maillon essentiel de développement socio-économique de notre pays. La culture, le cinéma qui en fait partie, constitue également un pan important et c’est un secteur qui est en étude  depuis un moment. Là, ça n’est que l’aboutissement  » a-t-il ajouté. Quel résultat après l’adoption de ce projet de loi ? A cette question, Wilfried Houngbédji affirme que même si le Bénin n’est pas encore champion en matière cinématographique en Afrique, cela reste une ambition à laquelle  le gouvernement travaille depuis longtemps. Des acteurs du cinéma sont formés désormais  dans une école dédiée du côté  de Ouidah,  ainsi qu’à  Sèmè  City et environs.  «  Nous voulons que demain, Cotonou également, soit un hub de production cinématographique, comme on a Hollywood pas très loin de nous. Nous allons avoir notre identité et nous y travaillons » rassure l’invité de Radio Cotonou.

 Des lycées techniques de standard international    

Dans une rencontre antérieure  avec les jeunes, le président Patrice Talon, évoquant des points de frustration pour sa gouvernance depuis 2016 a fait allusion au secteur de l’enseignement technique et la formation professionnelle, pour n’avoir pas vu aboutir encore ses grandes ambitions là-dedans.  Des réformes ont été entreprises, des ressources ont été mobilisées,   des engagements pris pour la transformation du secteur avec en perspective la construction de 30 lycées techniques agricoles, de 6 lycées scientifiques, 2 écoles normales supérieures et d’écoles de métiers. Il y a eu entre temps des éléments modificateurs.    « Les lycées techniques agricoles, on aurait pu les avoir démarrés déjà sauf qu’on a fait une première série d’appels d’offres que nous avons dû finalement déclarer infructueux parce qu’à l’épreuve, on s’est rendu compte que des entreprises adjudicataires avaient triché sur les références qui leur étaient demandées pour nous rassurer de leur capacité à porter ce projet. » a expliqué le porte-parole du gouvernement. C’est ainsi qu’il y a eu une deuxième série d’appels d’offres lancée qui est en phase d’aboutissement avec les dépouillements qui ont commencé.  

S’agissant des lycées scientifiques, le programme d’action du gouvernement a prévu la construction de six et de deux écoles normales supérieures. Les études architecturales et techniques sont achevées, les ressources mobilisées avec l’entreprise dédiée. Il s’agit de  la construction de cinq lycées scientifiques sur les six et d’une école normale supérieure sur les deux annoncées. Les établissements scolaires qui vont être construits vont répondre aux normes avec un niveau de standard plus élevé que  les existants. « Cela offre de nouvelles perspectives à nos enfants à qui nous demandons de plus en plus de s’orienter vers les corps de métier, les formations pratiques. Ils vont avoir des centres dignes du nom où ils pourront être pris en charge » rassure Wilfried Houngbéji. Ces 5 lycées techniques pourraient être fonctionnels dès la rentrée scolaire 2027-2028 avec des personnels d’encadrement hautement qualifiés.

Le dernier conseil des ministres a également annoncé la construction d’infrastructures socio-communautaires et de sécurité dans les localités frontalières. Wilfried Houngbédji, à ce sujet, a tenu avant tout à saluer  l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers, qui à le croire,   réalise un travail intéressant en la matière  dans ces zones depuis longtemps.

. « C’est  pour donner un coup d’accélérateur à ce qui se fait déjà parce que nous sommes convaincus que nos concitoyens qui vivent dans ces espaces-là ont également besoin de conditions de vie agréables, d’avoir les services sociaux de base à proximité. » a-t-il indiqué. Entre autres, il s’agira en plus de tout ce qui est déjà fait dans ces zones et environs  de faire certaines corrections, de rendre disponibles les écoles, les centres de santé, les marchés, l’eau potable, l’électricité, afin que les populations locales aient tout sur place et se disent « nous sommes béninois, le Bénin s’occupe de nous ».

Christian TCHANOU